Les bienfaits de la consommation de produits laitiers ne sont plus à démontrer. Entretien de la masse osseuse, croissance et développement du fœtus et de l’enfant ou encore prévention de l’ostéoporose et des maladies cardiovasculaires, voilà autant d’avantages que procure la consommation régulière de produits laitiers et ce à tous les âges de la vie.
Grossesse
Dès le début du développement de l’enfant au cours de la grossesse, il convient déjà d’accorder une importance particulière aux produits laitiers. En effet, 99% du calcium de notre corps est contenu dans notre squelette. Le futur enfant va donc avoir besoin, lors de son développement in utero, de grandes quantités de ce précieux minéral, qu’il va aller puiser dans les réserves de sa mère.
Il est donc important d’assurer des apports calciques suffisant chez la femme enceinte afin de lui éviter d’éventuelles déficiences. Voilà pourquoi les recommandations nutritionnelles en matière d’apports en calcium sont de 1200 mg chez la femme enceinte, soit 300 mg de plus que celles d’une femme adulte. En outre, lors de la grossesse, de par une adaptation du métabolisme, l’absorption active du calcium par l’intermédiaire de la vitamine D se fait plus efficacement.
Certaines situations nécessitent également de redoubler de vigilance quant aux apports calciques de la mère, comme c’est le cas avec les grossesses chez les adolescentes ou encore celles qui sont trop rapprochées les unes des autres.
Les produits laitiers, importantes sources de calcium alimentaire, s’avèrent d’une grande aide dans la préservation des réserves maternelles au cours de la grossesse et doivent donc avoir une place de choix dans le régime alimentaire. Attention cependant à éviter les produits laitiers à base de lait cru, pour protéger la mère et son enfant d’une éventuelle contamination par la bactérie Listeria monocytogenes.
Nourrissons et enfants
L’aliment le plus approprié pour couvrir les besoins nutritionnels de l’enfant est sans aucun doute le lait maternel. Il lui fournira notamment des protéines de haute valeur biologique nécessaires à sa croissance et à son développement.
Néanmoins, allaiter son enfant n’est pas toujours possible. Dans ce cas, il existe sur le marché des préparations pour nourrissons dont la composition a été étudiée pour se rapprocher le plus fidèlement possible de celle du lait maternel, le lait et les produits laitiers ne pouvant évidemment pas être consommés tels quels par un nourrisson.
Dès l’âge de six mois, avec la diversification de son alimentation, l’enfant va découvrir de nouvelles saveurs et textures. Toutefois, l’allaitement maternel (ou à défaut un lait de suite puis de croissance) a encore une importance capitale dans l’alimentation de bébé car le peu d’aliments solides qu’il consomme ne lui permet pas encore de bénéficier de tous les nutriments nécessaires à sa croissance.
A partir de 18 mois, il est possible de proposer à bébé des produits laitiers autres que son lait de suite ou de croissance. Néanmoins, il faudra veiller à prendre des produits adaptés à ses besoins car les formages frais et yaourts conventionnels contiennent bien trop de protéines et ne sont donc pas appropriés pour son jeune âge.
Enfin, tout au long de la croissance de l’enfant et jusqu’à l’âge de 30 ans, il doit veiller à consommer des produits laitiers en suffisance, de façon à se constituer un pic de masse osseuse le plus élevé possible, ce qui lui permettra de se préserver au mieux des risques d’ostéoporose lorsqu’il sera plus âgé.
Personnes âgées
Le lait et les produits laitiers auraient aussi leur utilité chez nos aînés. En effet, avec les années apparaissent inévitablement une fonte de la masse musculaire (sarcopénie) ainsi qu’une déminéralisation osseuse (ostéoporose) plus ou moins prononcée selon les individus. La fonte musculaire débute déjà à l’âge de 20 ans. Entre les âges de 20 et de 80 ans, un individu perd en moyenne près de 30% de masse musculaire. Ce phénomène s’explique par une diminution de l’absorption digestive des protéines, ainsi que de leur synthèse hépatique. Le tissu musculaire est alors remplacé peu à peu par du tissu adipeux.
L’ostéoporose, quant à elle, résulte d’une perte progressive de masse osseuse ainsi que d’une modification de la micro-architecture de l’os, ayant comme conséquence un accroissement du risque fracturaire. Elle débute généralement dès l’âge de 30 ans chez les hommes. Les femmes, en revanche, sont protégées par leur système hormonal mais rattrapent rapidement leurs homologues masculins une fois ménopausées.
Afin de prévenir au mieux les conséquences liées à ces deux affections (chutes, faiblesse musculaire, fragilité osseuse, fractures de stress...), il convient d’assurer des apports suffisants en protéines ainsi qu’en calcium et en vitamine D et de pratiquer une activité physique régulière, même à un âge avancé.
Le lait et les produits laitiers représentent donc des alliés de choix pour la personne âgée puisqu’ils renferment des quantités appréciables de ces différents nutriments. Il est important de les mettre quotidiennement au menu des seniors (au même titre que pour les enfants et adultes) afin de prévenir au mieux les dommages causés par la sarcopénie et l’ostéoporose et de permettre à nos aînés de conserver leur autonomie le plus longtemps possible.
Prévention des MCV
Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de mortalité dans les pays occidentaux, faisant 17 millions de morts par an. Il y a quelques années, une hypothèse suggérait que les produits laitiers pouvaient avoir une influence néfaste sur le risque de mortalité cardiovasculaire, vu leur profil nutritionnel. Une méta-analyse récente a fait le point sur la question.
L’analyse de près de 17 études portant sur un total de plus de 611.000 personnes âgées en moyenne de 56 ans et ayant duré en moyenne 14 ans a permis de démontrer que non seulement la consommation de produits laitiers n’était pas associée à une augmentation du risque cardiovasculaire ou du risque de mortalité de toutes causes, mais qu’au contraire, le fait de mettre ces aliments au menu permettait de réduire légèrement les risques d’accident vasculaire cérébral.
Il y a quelques années, l’étude D.A.S.H. (Dietary Approaches to Stop Hypertension) avait déjà mis en évidence une corrélation inverse entre la consommation de produits laitiers et les risque d’hypertension (diminution de 3% du risque d’hypertension artérielle).
Bien que ces résultats soient prometteurs, d’autres études de plus grande ampleur et sur de plus longues durées seront nécessaires afin de pouvoir confirmer l’intérêt du lait et de ses dérivés dans la prévention du risque de maladies et de mortalité cardiovasculaires.
Et pour ceux qui ne les tolèrent pas?
Il arrive malheureusement que certaines personnes ne puissent pas consommer des produits laitiers pour cause d’allergie aux protéines de lait de vache (APLV) ou d’intolérance au lactose. Ces affections ne sont pas si rares car la première touche entre 2 et 6% des enfants de moins de trois ans et la seconde est fréquemment rencontrée chez les adultes.
Ces deux pathologies ne doivent pas être confondues car l’allergie aux protéines de lait de vache est une réaction d’hypersensibilité faisant intervenir un mécanisme immunologique tandis ce que l’intolérance au lactose est une réaction d’hypersensibilité non immunologique liée à un déficit en lactase-phlorizin hydrolase (LPH), enzyme permettant l’hydorlyse du lactose dans l’intestin.
Il est important de pouvoir déterminer rapidement s’il s’agit d’une intolérance ou d’une allergie car le régime alimentaire recommandé dans ces deux pathologies n’est pas identique: s’il s’agit d’une allergie, le régime d’éviction est strict, interdisant tout produit laitier ou dérivé, alors que s’il s’agit d’une intolérance au lactose, les produits laitiers pauvres en lactose sont tolérés, leur consommation étant définie d’après un seuil de tolérance. Ces symptômes peuvent en effet être contrôlés par la réduction de la consommation de lactose à une dose n’entraînant pas de manifestations digestives.
Pour que les personnes souffrant d’intolérance au lactose ou d’allergie au lait de vache puissent bénéficier des bienfaits des produits laitiers, plusieurs industriels ont développé des alternatives pouvant être proposées:
- L’APLV se rencontrant le plus souvent chez les jeunes enfants (moins de trois ans), des préparations pour nourrissons spécifiques ont été développées afin de fournir à bébé les nutriments dont il a besoin pour sa croissance et son développement tout en évitant de l’exposer aux protéines lactées (laits infantiles à base d’hydrolysats poussés de protéines de lait de vache ou formules à base d’acides aminés pour les allergies sévères) ;
- L’intolérance au lactose étant plus souvent rencontrée chez les personnes plus âgées, une large gamme de produits sans lactose a été développée pour servir d’alternative aux produits laitiers (jus de riz ou d’avoine enrichi en calcium, produits laitiers délactosés, jus de soja enrichis en calcium).
D’après le séminaire «Milk and Health» s’étant déroulé à Bruxelles le 01/06/2011.
Caffarelli C, Baldi F, Bendandi B et al. Cow’s milk protein allergy in children: a practical guide. Italian Journal of Pediatrics 2010, 36:5.
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Dumond P, Kanny G. Allergies et intolérances alimentaires: deux problèmes différents.
Les mises au point de l’IFN n°2: octobre 2008.
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Vandenplas Y, Brueton M, Dupont C et al. Guidelines for the diagnosis and management of cow’s milk protein allergy in infants. Arch Dis Child 2007 92: 902-908. doi:10.1136/adc.2006.110999.
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Vesa T, Marteau P, Korpela R. Lactose Intolerance. J Am Col Nutr 2000;2:165s-75s.
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