Ménopause et santé du coeur: informer les femmes

20/05/2009
Article

Jusqu’à la ménopause, les femmes présentent un risque de maladie cardiovasculaire plus faible que celui des hommes. Mais une fois cette période passée, elles les rattrapent, voire les dépassent largement en terme de risque cardiovasculaire. Toutes les études le montrent.

Des changements peu favorables
Cet avantage des femmes semble s’expliquer par le fait que les oestrogènes jouent un rôle protecteur chez la femme. En effet, ils exercent, entre autres, une influence sur le LDL-cholestérol.

Une fois la période de la ménopause passée, cette protection est perdue et les femmes rattrapent progressivement les hommes en terme de risque cardiovasculaire. Et cette évolution les amène même à dépasser ces messieurs après 65 ans. Les pathologies cardiovasculaires constituent dès lors la principale cause mortalité chez la femme après cet âge. Plusieurs études ont permis de mieux comprendre les changements physiologiques liés à la ménopause qui sont en cause dans ce renversement de situation. C’est le cas de l’étude PROCAM (Münster Heart Study), qui a démontré que la ménopause entraînait une augmentation de 25% du LDL – cholestérol et des triglycérides, une baisse du HDL – cholestérol, une diminution de l’antithrombine III et une augmentation de l’activateur du plasminogène de type I. Cette dernière modification augmente le risque de formation de caillots. Enfin, on note une diminution de la distensibilité artérielle, attestée par l’augmentation de l’onde de pulsation et l’élargissement de la pression artérielle différentielle.


Des connaissances superficielles
Une enquête évaluant les connaissances de 533 femmes belges en ce qui concerne le risque cardiovasculaire, en particulier les risques liés au cholestérol après la ménopause, a été effectuée du 30 janvier au 11 février 2009.

Il en ressort que la majorité des femmes belges âgées de 46 à 65 ans connaissent relativement peu cette augmentation du risque de maladie cardiovasculaire une fois passée la phase de ménopause. Pour la majorité d’entre elles, le risque cardiovasculaire est perçu comme étant plus élevé chez les hommes que chez les femmes et lorsqu’il leur est demandé de citer les principales causes de maladies cardiovasculaires, elles citent spontanément un mauvais style de vie, une alimentation grasse, le tabagisme, la sédentarité ou encore l’hérédité.

Selon l’enquête, 45% des femmes interrogées ne connaissent pas leur propre taux de cholestérol. Par contre, elles se préoccupent régulièrement de la santé cardiaque de leurs proches. De manière générale, les participantes n’associent pas le cholestérol à la ménopause. Et même après questionnement direct, seule une sur cinq y croit.


Des bonnes résolutions 
Les résultats de l’étude montrent qu’à partir du moment où elles sont mises au courant du risque accru de pathologie cardiovasculaire, l’attention des femmes pour cette problématique augmente, puisque après avoir reçu cette information, plus de la moitié d’entre elles affirment se préoccuper davantage de la santé de leur propre cœur. Lorsqu’il leur est demandé quelles actions elles comptent entreprendre, maintenant qu’elles savent qu’elles présentent un risque accru de présenter un taux de cholestérol élevé et de développer une maladie cardiovasculaire, les participantes répondent qu’elles vont faire mesurer leur cholestérolémie, manger plus sainement, pratiquer davantage d’exercice physique, chercher de plus amples informations ou encore aller chez leur médecin généraliste. Il faut néanmoins regretter que, selon l’enquête, près de 18% des répondantes n’entreprendraient aucune action spécifique même en sachant qu’elles sont plus à risque une fois ménopausées. L’analyse des résultats permet de remarquer que ce sont surtout les femmes en période de ménopause qui sont les plus motivées à réagir (mesurer leur taux de cholestérol, manger plus sainement,…). Les femmes en pré-ménopause affirment, quant à elles, vouloir trouver plus d’informations sur le sujet.

Mieux vaut prévenir
Au vu des résultats de cette étude, il ressort qu’il est important d’informer les femmes sur les changements physiologiques qui se produisent au cours de la ménopause, ainsi que sur les conséquences qu’ils entraînent afin qu’elles puissent agir le plus rapidement possible et surtout avant qu’il ne soit trop tard. Plus tôt les femmes prendront la santé de leur coeur en main, au plus elles minimiseront les conséquences liées à la ménopause sur leur santé cardio-vasculaire. C’est pourquoi des campagnes d’information sont indispensables. Elles ont pour but d’aller à la rencontre des gens afin de les sensibiliser, de les informer et de leur faire prendre conscience, via différents tests de leur niveau de risque par rapport aux maladies cardio-vasculaires.
 

La Rédaction

Références

Missault. L Présentation campagne d’information. Ligue Cardiologique Belge. Rencontre de presse du 2 avril 2009. Bruxelles

Tielemans S. Moniteur Cardiaque Belge. Première vague, février 2009. Rencontre de presse du 2 avril 2009. Bruxelles.

Rokbani L. Ménopause et risque Cardio-vasculaire. Service de médecine interne de l’hôpital Habib Thameur.
http://www.stmi.org.tn/docs/Vcongres/PDF/menoprokbani.pdf consulté en avril 2009

Tabassome S. Risque cardio-vasculaire chez la femme ménopausée. Service de Pharmacologie, CHU Saint Antoine, Université Paris VI.
http://www.menopauseafem.com/doc/725.pdf consulté en avril 2009 

Verstraete P. Partners in bestrijding van hart en vaatziekten. Persmeeting van de 2de april 2009. Brussel.




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