En Belgique, l’enquête de santé publique menée en 2004 a montré que 44 % de la population adulte présentent un excès de poids, 31% ont un poids relativement élevé mais ne sont pas obèses et 13% souffrent d’obésité. Chez les enfants, les données disponibles font état d’un excès de poids variable selon les régions et l’âge, avec une prévalence allant de 11 à près de 20%. Le plus inquiétant est cependant la vitesse de progression de l’obésité infantile: sa prévalence aurait doublé en seulement 20 ans et le rythme s’accélère année après année. A l’heure actuelle, le seul moyen pour combattre l’obésité consiste à changer son mode de vie.
Un problème complexe
Le traitement de l’obésité nécessite une prise en charge globale centrée sur l’individu, son style de vie et son environnement. En tentant d’évaluer l’implication de plusieurs facteurs environnementaux tels que l’offre alimentaire, la voiture, les ascenseurs, l’urbanisation... dans cette maladie, une étude suédoise récente n’est pas parvenue à le montrer car la problématique est complexe. A côté de cela, il faudrait également tenir compte des découvertes récentes qui démontrent qu’en plus des schémas classiques « énergies apportées/énergies dépensées », d’autres facteurs peuvent être incriminés. Récemment, par exemple, beaucoup d’études ont démontré l’existence d’une relation inverse entre le temps de sommeil et l’obésité. On sait aussi que la production du neuropeptide Y par la graisse abdominale stimule la prise de nourriture et augmente le nombre des cellules adipeuses. Ceci suggère la mise en place d’une stratégie de mobilisation des graisses abdominales ou de prévention de leur accumulation.
Prometteur et convainquant
Dans un souci de prévention de l’obésité, le projet VIASANO a été lancé en janvier 2007 dans deux villes pilotes: Hasselt et Mouscron. Il a pour objectif de changer les comportements en matière d’alimentation et d’activité physique pour favoriser l’adoption d’un mode de vie plus sain. Concrètement, la coordination nationale du projet, assistée par un comité national d’experts, crée une série d’outils d’accompagnement et de communication mis à disposition des villes. Ces outils sont développés en suivant un calendrier de thématiques. En plus, les villes du projet VIASANO mettent au point des actions pour leur population et distribuent le matériel développé, en fonction des thèmes proposés. Depuis le lancement de ce projet, différentes activités ont été réalisées, comme la Quinzaine VIASANO à Mouscron et le Mois de la Santé à Hasselt, durant lesquels un grand nombre d’animations sur les thèmes de l’alimentation équilibrée et de l’activité physique ont été organisées. En plus, deux campagnes semestrielles ont été menées, sur le thème «manger mieux, bouger plus». Parce qu’elles partagent le quotidien et les lieux de vie de leurs citoyens, les autorités communales estiment avoir un rôle à jouer dans le cadre de la prévention de l’obésité et du risque cardiovasculaire. C’est ce qui explique l’engouement pour le projet VIASANO, traduit par l’extension à six nouvelles villes belges: la Région de Bruxelles-Capitale avec la commune de Jette, la ville de Marche-en-Famenne et la Communauté germanophone avec les villes d’Eupen, Lontzen, La Calamine et Raeren. Des contacts sont en cours avec d’autres villes dans différentes parties du pays. La réussite de ce programme a été rendue possible grâce au dynamisme des autorités communales et aussi grâce au soutien financier des trois acteurs fondateurs du projet: l’Unilever Health Institute, Ferrero et la Fondation Internationale Carrefour.
La Rédaction
Références
D’après la conférence de presse (Bruxelles, 10 juin 2008) de VIASANO: bilan du programme VIASANO
Cappuccio FP, Taggart FM, Kandala NB et al. Sleep. 2008; 31: 619 - 26
Schäfer Elinder L, Jansson M. Public Health Nutr. 2008; 23:1-9.
Yang K, Guan H, Arany E et al.. FASEB J. 2008 Mar 7.
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