Le pain était sur la planche des débats au Congrès International de Nutrition à Grenade. Ce fut pour les scientifiques l’occasion de quelques idées fausses à son sujet.
A côté des scientifiques et de la principale association professionnelle internationale, des managers d’une importante société fournissant des ingrédients pour la boulangerie (LESAFFRE) sont venus réaffirmer leur foi dans le pain. Il s’agit, a rappelé le Pr Angel Gil, président du congrès, de l’un des plus anciens aliments dans l’histoire de l’humanité et même dans la préhistoire. Cet argument-là suffirait déjà à démontrer que l’idée selon laquelle il fait grossir est fausse. C’est un aliment universel et les hommes en mangent depuis des millénaires. Par contre, l’épidémie d’obésité ne date que d’il y a quelques décennies à peine. En plus de cela, le problème des enfants obèses est très récent, comme l’est la diminution de la consommation de pain.
Mais le rôle des scientifiques n’est pas de se baser sur la tradition ou sur des arguments culturels, quel que soit l’intérêt de ces derniers. Les scientifiques ne peuvent se baser que sur les preuves scientifiques. Ainsi, pour la soi-disant relation entre consommation de pain et diabète, les études montrent non seulement que l’index glycémique est faible, mais encore que la charge glycémique l’est aussi et que la montée insulinique est moins importante qu’avec du glucose. Cela s’explique en partie par les autres ingrédients du pain : eau, protéines et fibres. Si ce qui précède est vrai pour toutes les variétés de pain, il ne faut pas en conclure que toutes se valent sur le plan nutritionnel. Et de rappeler l’intérêt du pain aux céréales complètes, riche en fibres et d’une forme particulière de pain que l’on fabrique dans la région de Grenade, le pain d’Alfacar.
Sur base des preuves scientifiques apportées par de nombreuses études, le Pr Gil affirme en tant que scientifique que non seulement il est rationnel d’en consommer tous les jours raisonnablement mais encore qu’il contribue au maintien d’une bonne santé, en particulier sur le plan cardiovasculaire. Il est de notre responsabilité en tant que professionnels de la santé, conclut-il, d’en informer le grand public.