En 2020, les affections cardiovasculaires causeront près de 37% des décès, toutes causes confondues. Un changement de style de vie incluant des modifications des habitudes alimentaires, l’abstention du tabagisme et la pratique régulière d’une activité physique peut s'avérer efficace dans la réduction du risque cardio-vasculaire. Mais on sait avec quelle difficulté on obtient l’adhésion des patients aux recommandations. Les médicaments hypocholestérolémiants sont efficaces mais ne suffisent pas toujours, loin de là. Il faut donc faire appel à d’autres moyens encore. La consommation de stérols végétaux en est un.
Une évolution dans les produits.
Connus depuis plus de 50 ans pour leur effet sur le taux de cholestérol, la forme sous laquelle on trouve les stérols végétaux à évolué depuis quelques années. Leur nature liposoluble a fait que ces composés végétaux étaient d'abords présentés sous forme de margarines enrichies, premiers aliments contenant des stérols végétaux à avoir été autorisés par l'union européenne. Actuellement, les phytostérols peuvent être émulsifiés avec de la lécithine et être inclus de cette manière dans des aliments plus pauvres en lipides et dans des boissons. Il a été prouvé que les margarines et les produits laitiers enrichis en phytostérols, comme certains laits et les yaourts, avaient un effet plus important sur la diminution du cholestérol total et du cholestérol-LDL que les produits céréaliers enrichis ainsi que de leurs dérivés.
Agir à deux niveaux
Il apparaît de plus en plus évident que le recours simultané aux hypocholestérolémiants et aux stérols et stanols végétaux peut engendrer u bénéfice supplémentaire par rapport à l’utilisation isolée d’un de ces deux moyens. L’une des explications de cet avantage ne résiderait pas seulement dans un effet synergistique mais dans le fait que l’on freine plus aisément les mécanises de compensation lorsqu’on agit à deux niveaux. Il faut se souvenir que le cholestérol plasmatique a une double origine : endogène (par synthèse) et exogène (par absorption). Or, il existe une compensation entre ces deux origines : si on bloque la synthèse du cholestérol endogène, l’absorption de cholestérol exogène a tendance à augmenter et inversement.
Dix pour cents plus bas
Aux Etats-Unis, le National Cholesterol Education Panel (NCEP) recommande l’utilisation de stérols végétaux depuis 2001, comme moyen de lutte contre l’hypercholestérolémie, conjointement à des méthodes plus classiques. Les résultats d’études ont confirmé qu’un apport quotidien de l’ordre de 1,6 g d’esters de stérols végétaux par jour permettait d’obtenir un abaissement du LDL-cholestérol de l’ordre de 10%.
La Rédaction
Références
D’après une conférence du Dr L. D’Hollander (Gand), mai 2008.
Lichtenstein AH. Plant sterols and blood lipid levels. Curr Op Nutr Met Care 2002 ; 5 : 147-52.
Normén L, Holmes D, Frohlich J. Plant sterols and their role in combined use with statins for lipid lowering. Curr Op Investig Drugs 2005; 6: 307-16.