Une étude dirigée par Joseph Carlson de la Division des Sports et de la nutrition cardiovasculaire de la MSU suggère que pour réduire le risque de syndrome métabolique, il serait plus important d'insister sur un régime alimentaire riche en fibres, plutôt que de se concentrer sur la restriction des aliments riches en graisses saturées ou en cholestérol.
Moins de graisses mais plus de sucres!
Avec la haute disponibilité des aliments transformés aujourd'hui, il est possible pour les adolescents de manger un régime alimentaire faible en graisses saturés et en cholestérol, mais riches en sucres, tout en étant pauvre en fibres alimentaires. De récentes données indiquent qu’aux U.S.A, jusqu'à 30 pourcents de l'apport alimentaire calorique des adolescents proviennent des boissons et collations riches en sucres.
De par leurs faibles apports en fruits, légumes, céréales entières et légumineuses, l'apport en fibres alimentaires totales chez les jeunes américains ne dépasse pas 13 grammes par jour, ce qui est bien en dessous de la recommandations nationales. Chez nous, les apports journaliers recommandés sont de plus de 25g à 40g par jour en fonction de l’âge et du sexe des adolescents. En outre, les études montrent que l'obésité et d’autres facteurs de risque associés au syndrome métabolique sont à la hausse chez les jeunes.
Notion de densité nutritionnelle
Carlson et ses associés de la MSU ont mené une étude afin d’évaluer si une alimentation riche en fibres étaient associée à une réduction du risque de syndrome métabolique. Lors de l’essai, plus de 70 pourcents des adolescents participant présentaient au moins un des cinq facteurs de risque utilisés pour évaluer le syndrome métabolique (hypertension artérielle, hyperglycémie, hyperlipémie, taux de cholestérol HDL effondré et tour de taille important.
Les résultats de cette étude ont montré qu’il existait bel et bien une relation inverse entre la consommation de fibres alimentaires et la réduction du risque de syndrome métabolique chez des adolescents.
Selon les auteurs, ces résultats peuvent être expliqués par le fait que les aliments riches en fibres présentent bien souvent une densité nutritionnelle élevée car ils contiennent aussi de nombreux minéraux, vitamines et composés chimiques bénéfiques ayant une influence positive sur bien des facteurs de risques cardiovasculaires.
Focaliser sur les fibres
D’après les scientifiques, il serait donc plus intéressant de focaliser son attention sur l’inclusion d’aliments riches en fibres dans le régime alimentaire des adolescents, plutôt que de se concentrer sur l’exclusion des sources d’acides gras saturés comme c’est bien souvent le cas. Les chercheurs insistent toutefois sur le fait que cela ne signifie en rien qu’il faille donner carte blanche aux adolescents pour qu’ils puissent consommer des aliments riches en graisses et en cholestérol.
La prochaine étape, selon Carlson, est de trouver les meilleures méthodes pour stimuler la consommation de fibres alimentaires à des niveaux qui permettront de réduire ou de stabiliser le risque cardio-vasculaire chez les adolescents.
Alexandre Dereinne, diététicien
Carlson J, Eisenmann J, Norman G, et al. Dietary Fiber and Nutrient Density Are Inversely Associated with the Metabolic Syndrome in US Adolescents. Journal of the American Dietetic Association, 2011; 111 (11): 1688 DOI:10.1016/j.jada.2011.08.008 Consulté en novembre 2011.