En général, consommer un repas riche en graisses augmente le taux de triglycérides sanguins avec comme conséquence à long terme l’augmentation du risque de maladies cardiovasculaires. Or, une étude semble démontrer que le fait d’épicer ces plats à haute teneur en lipides permettrait de réduire d’environ 30 pourcents cette élévation post-prandiale du taux de triglycérides comparativement au même repas non épicé.
Epicés vs non épicés
West et ses collègues ont préparé des repas pendant deux jours pour six hommes âgés entre 30 et 65 ans en bonne santé bien qu’étant en surpoids. Les chercheurs ont ajouté deux cuillères à soupe d'épices à chaque portion du repas « test », qui se composait de poulet au curry, de pain aux herbes italiennes et d’un biscuit à la cannelle. Le repas « contrôle » était identique, si ce n’est qu’il était dénué d’épices.
Après chaque repas, l'équipe a contrôlé le sang des participants toutes les 30 minutes pendant trois heures. Les épices utilisées étaient le romarin, l’origan, la cannelle, le curcuma, le poivre noir, le clou de girofle, l’ail en poudre et le paprika. Les auteurs précisent que ces épices ont été choisies car elles possèdent toutes une puissante activité antioxydante ayant été démontrée lors d’études contrôlées.
Des résultats prometteurs
Les résultats de cet essai ont montré que, lors de la consommation des repas contenant un mélange d'épices, l'activité antioxydante des participants était accrue de 13 pourcents et la réponse insulinique diminuée d'environ 20 pourcents par rapport à ceux ayant consommé les mêmes repas non épicés.
De nombreux scientifiques pensent que le stress oxydatif contribue aux maladies cardiovasculaires, à l'arthrite et au diabète. La présence d’antioxydants dans l’alimentation pourrait donc contribuer de façon importante à la réduction du stress oxydatif et réduire ainsi le risque de maladie chronique de manière significative. Outre les épices, il existe de nombreuses sources d’antioxydants dans l’alimentation tels que les fruits, les légumes, le vin rouge ou encore le chocolat noir.
Les auteurs de l’étude ont également précisé que l’ajout de deux cuillères à soupe d’épices aux repas consommés par les participants n’ont pas engendré de troubles gastro-intestinaux chez ces derniers. D’autres études seront réalisées afin de voir si des résultats similaires peuvent être obtenus avec des doses d’épices plus faibles.
A. Skulas-Ray, P. Kris-Etherton, D. Teeter, et al. A High Antioxidant Spice Blend Attenuates Postprandial Insulin and Triglyceride Responses and Increases Some Plasma Measures of Antioxidant Activity in Healthy, Overweight Men. Journal of Nutrition, 2011; 141 (8): 1451 DOI: 10.3945/jn.111.138966