Le « light », un atout pour le poids ?

09/06/2007
Article

Difficile de ne pas les voir, ils sont partout et dominent même certains rayons. Si quelques personnes les choisissent « par hasard », nombreuses sont celles qui misent sur le « light » pour garder la ligne, voire la retrouver... Mais ces aliments « miracles » ont-ils déjà fait leur preuve ? Existe-t-il des lois réglementant le recours à certains termes ou doit-on se méfier des messages souvent très accrocheurs sur les emballages de ces produits ?

Question de termes

Le terme « light » est resté pendant longtemps dans un flou juridique, ce qui a contribué à entretenir une certaine cacophonie et, surtout, la suspicion. Désormais, les choses sont plus claires depuis la nouvelle réglementation européenne. Ne s'appelle plus « light » qui veut ! L'emploi de certains termes est clairement défini dans le Règlement (CE) N°1924/2006 du Parlement européen et du Conseil du 20 décembre 2006 concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les aliments. Ces allégations que l'on retrouve sur l'emballage des aliments sont en fait des messages ou des représentations par lesquels un aliment peut affirmer, suggérer ou impliquer qu'il possède des propriétés nutritionnelles bénéfiques particulières, dans le cadre des allégations nutritionnelles. Les aliments allégés peuvent faire valoir ces atouts grâce à une teneur réduite ou faible en énergie, en graisses ou en sucres. Mais pour mériter son appellation, l'aliment doit posséder certaines caractéristiques qui sont désormais bien définies. 



- Pour s'appeler « allégé » ou « light », un produit doit voir sa teneur en lipides ou en glucides réduite d'au moins 30% par rapport à un produit similaire non allégé. Des indications concernant l'allégement doivent également accompagner l'aliment. 

- Certains produits comportent juste la mention réduits en graisses et/ou en sucres. Dans ce cas, ils doivent présenter une teneur en ces nutriments inférieure de 30% par rapport au produit de référence. 

- Il en va de même pour les aliments portant la mention « à valeur énergétique réduite ». Cette allégation ne peut être faite que si la valeur énergétique est réduite d'au moins 30% par rapport à un produit de référence et si des indications concernant cette réduction accompagnent l'aliment. 

- Un produit pourra être qualifié comme ayant une faible valeur énergétique s'il ne dépasse pas 40 kcal (170 kJ) par 100g pour les aliments solides et 20 kcal (80kJ) par 100g pour les aliments liquides. Les édulcorants de tables bénéficieront également de cette appellation s'ils ne dépassent pas la limite de 4kcal (17kJ) par portion et à condition qu'une portion donne le même goût sucré que l'ajout d'une cuillère à café de sucre. 

- Un aliment peut arborer l'allégation « faible teneur en matières grasses » pour autant que la teneur en lipides ne dépasse pas 3g de lipides pour 100g d'aliment solide et 1.5g de lipides pour 100ml d'aliment liquide. 

- Pour bénéficier d'une allégation faisant référence à une faible teneur en sucres, le produit ne peut contenir plus de 5g de sucres pour 100g d'aliments solides et 2.5g de sucres par 100ml pour les aliments liquides. 

À côté des allégations nutritionnelles, on retrouve les allégations de santé. Ce sont des messages ou des représentations par lesquels un aliment peut faire un lien avec la santé. Ce type de message est uniquement permis s'il repose sur des données scientifiques admises et qu'il est bien compris par le consommateur. Ces mesures ont été prises pour protéger le consommateur contre les messages abusifs et trompeurs que seraient tentés de faire passer certains fabricants.

Preuves à l'appui

Le consommateur est de plus en plus à l'affût de ce type de produit, avec, dans bien des cas, une motivation qui porte sur le poids ou la silhouette. Ces produits ont-ils un réel effet sur le poids ? Les études scientifiques apportant une réponse sont rares, probablement en raison de la complexité de la situation : on sait que plus que la composition d'un produit, c'est sa place dans le schéma alimentaire global qui compte. L'intégration contrôlée d'aliments light dans un régime qui voit son apport calorique réduit a probablement toutes les chances de conduire à une perte de poids. Mais cela ne nous renseigne pas sur l'utilisation « spontanée » du light. Avec notamment la question de savoir si les calories économisées en recourant au light ne sont pas automatiquement « récupérées » au cours des repas suivant. 

Une étude danoise avait apporté des éléments intéressants : elle montrait que la consommation de boissons édulcorées, par rapport à leurs homologues sucrés, chez des personnes présentant un excès de poids générait des résultats. Les chercheurs avaient en effet pu mettre en évidence une perte de poids chez les sujets qui avaient opté pour des boissons édulcorées, alors que celles qui buvaient des boissons sucrées ont vu leur poids légèrement croître. Il faut préciser que cette étude, qui s'est déroulée durant 10 semaines chez des sujets en surcharge pondérale, n'imposait rien d'autre que la prise de boissons sucrées ou édulcorées. Les personnes étaient donc libres - en dehors du type de boissons au goût sucré - d'aménager leur alimentation comme ils l'entendaient. La question de savoir si ces résultats sur le poids se maintiennent à long terme reste cependant entière.

Encore du chemin

Une chose est sûre, les aliments light ont une plus faible valeur énergétique que leurs homologues non allégés. La limite du recours à ces aliments pourrait être liée au fait que pour certaines personnes, manger du « light » rime avec manger « à volonté ». Et c'est là qu'il faut commencer à être vigilant, car « light » ne veut pas dire « sans calories » ! Les Américains, qui se trouvent être les champions de la consommation d'aliments light, ne peuvent prétendre afficher un poids enviable. On ne peut pas pour autant en déduire que le light est inutile ou...augmente le poids. Car pour le light comme pour les autres aliments, la taille des portions - résolument grandes aux Etats-Unis - est un élément qui pèse sur la balance... Gardons à l'esprit que les aliments light présentent l'intérêt d'avoir une densité énergétique plus faible que leurs homologues classiques, ce qui s'inscrit tout de même dans une démarche scientifiquement fondée pour réduire l'apport calorique. Le recours aux aliments light peut se justifier dans un régime visant la perte de poids chez des patients en surcharge pondérale, dès lors qu'une juste mesure est respectée pour ces produits... comme pour les autres.

Françiane Lison et N. G. 

Références:

(1) Règlement (CE) N°1924/2006 du Parlement européen et du Conseil du 20 décembre 2006 concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires. JO 30.12.2006. 

(2) Raben A et al. Am J Clin Nutr 2002;76:721-9. 



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