Fonctions cognitives et symptômes de la ménopause
Les oestrogènes ont des effets neuro-protecteurs et de modulateurs neurologiques, d’où les investigations sur les effets cognitifs des phyto-oestrogènes. Hill et coll. a testé les effets des isoflavones de soja chez de jeunes adultes pendant deux cycles menstruels consécutifs dans une alimentation à base de soja (double aveugle contre placebo). Les résultats suggèrent que les isoflavones de soja ont une action plus prononcée sur les effets cognitifs des femmes ménopausée que chez celles avant la ménopause, bien que ces effets soient souvent limités à l’amélioration de la mémoire et à certains aspects des fonctions du lobe frontal. Des investigations plus poussées sont requises afin de déterminer si ces effets sont également valables au long terme.
Une étude croisée en double aveugle, randomisée et contrôlée par placebo chez 21 femmes post ménopausées ne suivant pas de traitement hormonal substitutif substitution, n’a pas trouvé de différence significative sur la totalité des symptômes de la ménopause, après 8 semaines de prise de supplément d’isoflavones. Néanmoins Hill et coll. ont observé une diminution significative de la fréquence des ‘sauts d’humeur’ (excitabilité), des réveils matinaux et des insomnies dès 4 semaines. La fréquence quotidienne et l’intensité des bouffées de chaleur sont également fortement diminuées tout au long des semaines de l’administration des suppléments d’isoflavones, avec une plus grande efficacité du traitement chez les femmes souffrant de plus de 5 bouffées de chaleur par jour.
Ostéoporose
Une nouvelle étude randomisée chez les femmes ménopausée depuis 1 à 5 ans, a comparé les effets d’un régime riche en protéines de soja par jour, avec ou sans substitution hormonale, à un régime riche en caséine, avec ou sans substitution hormonale. Toutes les femmes ont reçu 1400 mg de calcium par jour. Après 2 ans, le soja a été considéré comme réducteur significatif de la perte osseuse au niveau de la colonne vertébrale. Il n’y avait cependant pas de différences significatives entre la perte osseuse au niveau de la hanche après 1 ou 2 années, ce qui peut s’expliquer par un taux plus faible de modification de la densité osseuse de la hanche. Ces données suggèrent que le soja peut contribuer à réduire la perte osseuse chez les femmes ménopausées, mais que cet effet est peut-être spécifique à un site.
Une autre étude récente en double aveugle, randomisée et contrôlée par placebo chez les femmes en post ménopause (âge moyen 54.5 ans) démontre qu’après un an de traitement avec un supplément de génistéine, on observe une augmentation de la densité osseuse du fémur et de la colonne vertébrale, comparé à la moyenne du groupe placebo. Cette étude a également mis en évidence un effet bénéfique de la génistéine après 1 an sur les marqueurs de la résorption et de la formation osseuse. D’autres influences positives ont été observées sur le fibrinogène, la résistance insulinique et la diminution des bouffées de chaleur. Cette étude doit continuer 2 ans au total, et il sera intéressant de voir si ces résultats encourageants perdurent dans le temps.
La rédaction
* Du 30 Octobre au 2 Novembre 2005 – Chicago, USA