Nutrition et santé : un plan pour la Belgique

13/09/2004
Article

L'alimentation et l'inactivité sont reconnues comme responsables de 30 à 40 % des cancers et d'au moins un tiers des maladies cardiovasculaires. En Belgique, en 2002, l'excès de poids concernait 32 % de la population belge, et l'obésité 12 %. On estime que 45 % des décès sont liés à des conséquences de déficiences cardiovasculaires, qu'il y a actuellement 500 000 diabétiques de type 2, et que le coût médical des principales pathologies associées à l'obésité s'élève à 600 millions d'euros, soit près de 6 % du budget de l'INAMI. Que fait-on ?

Au niveau mondial (OMS) comme européen (DG SANCO), la problématique de l'obésité, de l'alimentation et de l'activité physique s'est hissée aux premiers rangs des préoccupations de santé. En Europe, plusieurs pays ont déjà entrepris des plans nationaux visant à améliorer la situation. En Belgique, c'est la sécurité alimentaire qui à fait l'objet de toutes les attentions depuis les crises de 2000, accumulant un certain retard dans le domaine de la nutrition préventive.

Le Ministre de la Santé Rudy Demotte a décidé de prendre le taureau par les cornes, et de mettre sur pied un Plan national de nutrition et santé. Un groupe d'experts « politique nutritionnelle » a été récemment mandaté par le Ministre pour mener la réflexion et envisager des propositions d'actions concrètes. Ce plan devrait être rédigé et entrer en application début 2006.

Vision globale, actions locales

Pour l’instant, différentes actions et initiative sont menées de façon sporadique, çà et là, dans le pays, sans véritable coordination. Le Plan belge devrait apporter une nouvelle dimension, en impliquant de nombreux acteurs. Pour le porte-parole du groupe d'experts, le Prof. Jean Nève de l'ULB, le Plan National Nutrition Santé belge (dont la version avancée reste encore à établir) s'inspirera dans ses grandes lignes de ce qui se fait déjà dans d'autres pays dont la France ou la Hollande, tout en adaptant les mesures retenues aux spécificités belges.

Une place importante sera dévolue à l'éducation ainsi qu'à la formation et à la responsabilisation des divers acteurs et intervenants, aussi bien à l'échelon individuel que collectif, par exemple éducation nutritionnelle dès le plus jeune âge, lutte contre le surpoids, formation plus poussée des acteurs de santé, responsabilisation des producteurs et distributeurs d'aliments et de la restauration collective, etc.

La consommation de grands groupes d'aliments comme les fruits et légumes ainsi que d'autres aliments réputés bénéfiques pour la santé sera encouragée.

Au niveau des nutriments plus spécifiquement, des actions seront menées pour améliorer la quantité et la qualité des nutriments ingérés (lipides, glucides, sel, vitamines et minéraux). Celles-ci prendront différentes formes adaptées aux buts assignés.

Les autres mesures pourraient viser à valoriser l'activité physique régulière ainsi que l'alimentation maternelle. Un menu copieux, dont le nombre de services et leur envergure dépendront des moyens mis à disposition pour les réalisations concrètes.

Nicolas Guggenbühl




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