Petit déjeuner : l'accélérateur de performance

13/09/2004
Article

La consommation d’un petit déjeuner a un effet à court terme sur l’apprentissage, en particulier sur le travail de mémoire. Une méta-analyse (1) indique que le bénéfice du petit déjeuner sur la capacité de travail de la mémoire est surtout évident chez les enfants qui présentent des signes de malnutrition. Chez les autres, il est moins marqué ou, plus difficilement détectable. L’étude indique aussi que les programmes d’action en faveur du petit déjeuner menés à l’école s’accompagnent d’une diminution de l’absentéisme en classe et d’une amélioration de ce que les experts appellent, « l’éducabilité », c’est à dire une meilleure aptitude à l’apprentissage. Elle repose sur le modèle théorique suivant : la consommation d’un petit déjeuner augmente l’énergie disponible pour le travail du cerveau, améliore le statut nutritionnel, ce qui réduit l’absentéisme. Ces trois éléments, conjugués ensemble, renforce l’éducabilité et donc les performances scolaires.

Des glucides avant tout

L’amélioration de l’éducabilité ressort de plusieurs travaux. L’un d’entre eux (2), conduit à Madrid, en Espagne, démontre que le petit déjeuner doit apporter au moins 20 % de l’apport énergétique total (AET) pour donner lieu à de meilleurs scores de raisonnement logique chez l’enfant.

La composition du petit déjeuner est aussi importante. Et là, c’est la qualité des glucides qui retient l’attention : plus l’index glycémique est bas, meilleure est la performance, comme en témoigne une étude britannique menée auprès de 29 écoliers (3). Pendant 4 jours consécutifs, les élèves ont goûté à 4 sortes de petit déjeuner différents : deux avec des céréales pour petit déjeuner et du lait, un avec une boisson riche en glucose et l’autre… avec le ventre vide. Ils ont ensuite été confrontés à une série de tests de mémoire et d’attention sur ordinateur avant et à plusieurs intervalles après le petit déjeuner.

Résultats de l’expérience : sauter le petit déjeuner ou boire seulement une boisson sucrée réduit significativement l’attention et les scores de mémoire, une situation fortement améliorée par la consommation de céréales pour le petit déjeuner, bref, de glucides complexes.

Des besoins modulables

Une autre étude, dirigée à Philadelphie et à Baltimore (4), va dans le même sens, avec des actions petit déjeuner gratuites à l’école. La décision est payante, car les élèves qui y participent révèlent rapidement de meilleurs résultats en mathématiques, moins d’absentéisme ou de retard et même moins de dépression, d’anxiété et d’hyperactivité que les élèves qui rechignent à y aller…

Mais qui dit petit déjeuner, ne veut pas dire manger tous les jours la même chose. Au delà de la variété, il faut également répondre aux besoins énergétiques de la journée. Et là encore, une étude française (4) souligne l’importance de la prise d’un petit déjeuner plus important les jours d’école où doivent se tenir les cours d’éducation physique, en particulier si ceux-ci ont lieu les premières heures de la matinée. Dans ce cas, un apport énergétique estimé à 25 % de l’AET est insuffisant pour assurer des performances scolaires acceptables de retour en classe, car il est rapidement brûlé endéans les 90 minutes. Le petit déjeuner doit donc savoir jongler avec les difficultés.

Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste

Références :
Santiago Cueto Public Health Nutrition 2001; 4(6A) : 1429-31
Lopez-Sobaler AM et al Eur J Clin Nutr 2003 ; 57S1 :S49-53
Wesnes KA et al Appetite 2003 ; 41(3) : 329-31
Arch Pediatr Adolesc Med. 1998 Sep;152(9):899-907
Vermorel M et al. Eur J Clin Nutr 2003 ; 57(2) :310-5




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