A trop regarder à la dépense…

13/01/2004
Article

Pour certains experts, l'un des principaux facteurs de la fuite en spirale de l'obésité est la baisse significative du niveau d'activité physique de la population générale. Le développement extraordinaire des moyens de transport ainsi que l'avènement des technologies multimédia jouent probablement un grand rôle dans cette économie du mouvement. Le problème, c'est que cette mauvaise habitude se transmet désormais de génération en génération et atteint même les enfants en bas-âge, comme le démontre une étude publiée dans une récente édition du Lancet (1). 

La loi du moindre effort

Une équipe de chercheurs écossais de l'Université de Glasgow et de l'hôpital de Yorkhill a suivi, pendant deux ans, 72 enfants âgés en moyenne de 3 ans. A intervalle régulier durant cette période, ils ont mesuré la dépense totale d'énergie, le niveau d'activité physique et le comportement sédentaire. Au terme de l'étude, il apparaît clairement que le niveau d'activité physique est trop faible, voire purement sédentaire. A leur grand étonnement, les auteurs ont observé que les enfants ne pratiquaient une activité modérée qu'à raison de 20 à 25 minutes par jour, alors que les recommandations actuelles en préconisent au moins le triple, mais à un niveau modéré à vigoureux d'activité physique… Pour le Dr John Reilly, principal coordinateur de l'étude, l'attitude de ces enfants (ou peut-être plutôt celle de leurs parents) augmente le risque d'obésité, car entre 3 et 5 ans, la dépense énergétique totale enregistre un déficit journalier moyen de 200 kcal par rapport aux recommandations. Ces nouvelles données vont certainement, selon le Dr Reilly, à l'encontre d'une perception parfois bien établie chez les parents, selon laquelle les jeunes enfants sont spontanément actifs…

Nicolas Rousseau
Diététicien Nutritionniste

(1) Reilly JJ et al Lancet 2004 ;363 :182 ;211-12




Recherche


Dernières publications


Livres


Inscription à notre newsletter