Des mûres contre le cancer colorectal?

10/11/2010
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D’après une étude récente réalisée par Hachul et ses collaborateurs, les femmes qui consomment régulièrement des isoflavones de soja connaîtraient moins de troubles du sommeil que celles ayant reçu un placebo.

Un réel problème

Selon l’Institut national du cancer aux Etats-Unis, le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent et la deuxième cause de décès par cancer chez les hommes et les femmes aux États-Unis.

Les troubles du sommeil concernent pourtant 28 à 63 % des femmes au cours de leur ménopause. Ces dernières se plaignent entre autres d’une diminution sensible des heures de sommeil, de difficultés à s’endormir et d’un sommeil interrompu.

Basée sur des études antérieures

S'appuyant sur des recherches antérieures démontrant des propriétés antioxydantes, anti-cancereuses, anti-neurodégénératives ou encore anti-inflammatoires attribuables aux mûres, les chercheurs de l’Université de l’Illinois ont étudié la capacité de ce fruit à prévenir le cancer du côlon.

Les chercheurs ont utilisé deux souches de souris, Apc1638 et MUC2, chez lesquelles se développaient systématiquement soit des tumeurs intestinales dans le cas de Apc1638, soit des colites dans le cas de MUC2, la colite étant une inflammation du gros intestin pouvant contribuer au développement du cancer colorectal.

Les deux souches de souris ont été randomisés pour être alimentées soit avec un régime de type occidental, soit avec le même régime supplémenté avec 10 pourcents de poudre lyophilisée de mûres et ce pendant 12 semaines.

Diminution de plus de 50%

Les chercheurs ont constaté que, chez les deux souches de souris supplémentées avec les mûres lyophilisées, il existait une vaste gamme d'effets protecteurs pour l'intestin, le côlon et le rectum qui inhibaient la formation de tumeurs.

Dans le Apc1638 souris, l'incidence des tumeurs étaient réduite de 45 pourcents et le nombre de tumeurs de 60 pour cent. La consommation de mûres inhiberait en effet le développement des tumeurs en supprimant le signal d’une protéine, la bêta-caténine, qui se lie au gène APC.

Chez les souris MUC2, l'incidence des tumeurs et le nombre de tumeurs étaient quant à eux réduits de 50 pour cent et le développement des tumeurs était inhibé par réduction de l'inflammation chronique associée à la colite.

Les chercheurs espèrent maintenant obtenir des fonds pour commencer les essais cliniques chez l'homme. Rappelons cependant que, vu les faibles quantités de mûres consommées annuellement, il est peu probable qu’elles exercent seules une réelle influence sur la prévention du cancer colorectale. En revanche, elles peuvent parfaitement être intégrée dans une alimentation équilibrée et contribuer à nos apports quotidiens en fruits.

Adrien Loreis, diététicien

Référence

Fang X, Wang L, Stoner G et al. Black Raspberries Inhibit Intestinal Tumorigenesis in Apc1638 /− and Muc2−/− Mouse Models of Colorectal Cancer. Cancer Prev Res, 1940-6207.CAPR-10-0124 DOI: 10.1158/1940-6207.CAPR-10-0124




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