Le dernier qui fait fureur est le "régime soupe", qui doit son nom à une séduisante alchimie végétale d'une soupe de légumes "brûle- graisses".
Le principe de ce régime "dans le vent" : il repose sur la consommation, à volonté, d'une soupe de légumes qui ferait fondre la graisse comme neige au soleil.
Les ingrédients de la soupe "brûle-graisses" sont : eau, poireaux, chou vert, aubergines, tomates, oignons, branches de céleri, poivrons, asperges, ail, thym, persil, laurier, poivre, sel.
Les principaux ingrédients de la réussite médiatique de ce régime sont :
Est-ce que ça marche ?
Bien entendu, comme pour tout régime où, quel que soit le chemin emprunté, on arrive à une réduction de l'apport énergétique global. Il n'y a pas de liste d'interdits mais c'est tout comme puisqu'il faut supprimer tous les féculents, les viandes grasses, les charcuteries, les pâtisseries, viennoiseries et autres sources de graisses cachées et de glucides. Bref, il reste surtout de l'eau, des protéines et fibres.
Côté déséquilibre, ce n'est pas le plus spectaculaire des régimes, même si l'apport en acides gras essentiels est probablement insuffisant (l'huile d'olive, qui n'est pas spécialement une bonne source d'acide linoléïque et encore moins d'acide alpha-linolénique, constitue la seule source de graisses visibles).
Les sources de protéines maigres et de haute valeur biologique (poissons, viandes blanches, fromage frais, blancs d'œufs…), sont bien exploitées pour éviter la fonte musculaire. Par contre, l'activité musculaire sera, elle, rendue bien difficile durant la première phase fortement hypoglucidique : tous les féculents étant supprimés, il n'y a aucune source de glucides complexes.
L'auteur préconise un apport complémentaire en vitamines et minéraux, sorte d'aveu de l'incapacité des légumes à satisfaire les besoins, alors qu'ils sont présentés tous comme riches ou très riches en certaines vitamines et/ou certains minéraux. Par exemple, on peut lire que l'ail est très riche en fer. Non seulement il s'agit d'un fer non-héminique donc peu résorbé, mais en plus il faudrait ingérer plus de 600 g pour couvrir les apports recommandés pour l'adulte ! La recette n'en contient que 4 gousses pour 5 kg de soupe !
Bien entendu, on tombe dans le piège du persil qui "abonde en calcium, en soufre, en potassium, en fer et en magnésium". Pour obtenir autant de calcium que ce que fournit un verre de lait (200 ml), il faudrait brouter environ 2 bottes de persil !
Après le sensationnel, la raison
Progressivement, l'ouvrage vous propose une phase de stabilisation raisonnable qui se superpose parfaitement aux principes d'une alimentation saine.
En conclusion, le régime "soupe" constitue un exemple de régime hypocalorique qui repose surtout sur la faible densité énergétique conférée par une consommation importante de végétaux et de liquides. C'est là que réside la "magie" du régime et pas dans la combinaison des légumes ni dans leurs vertus nutritionnelles attribuées souvent à tort.
Dommage que tous ces bons légumes ne soient consommés que sous la forme d'une soupe "fourre-tout" cuite pendant une heure préconisée à toute heure du jour. C'est probablement un des moyens les plus tristes d'exploiter le potentiel des végétaux dans une alimentation capable de concilier contrôle du poids corporel et plaisir de la table.
Réf. :
Pinson Claire. Le régime soupe. Editions Marabout, 2000. ISBN : 2-501-03408-2