Le plus grand danger, c’est celui qu’on voit le moins

17/11/2012
Article

Certains patients n’ont pas un risque cardiovascuLe plus grand danger, c’est celui qu’on voit le moinslaire à dix ans très élevé lorsqu’on l’évalue avec les méthodes standard. Mais il faut s’interroger sur cette notion car même chez eux le risque à plus long terme peut être élevé. Il est donc conseillé de prendre des mesures malgré tout.

Le risque cardiovasculaire pris le plus souvent en considération est celui qui est flagrant, c’est-à-dire, celui dont les facteurs favorisants se cumulent. A ce sujet, les tables d’évaluation du niveau de risque proposées par différentes sociétés scientifiques permettent de situer chaque patient en fonction de ses caractéristiques propres. Le Score de l’European Society of Cardiology en est un exemple. Il montre que tous les patients ne sont pas nécessairement à très haut risque et qu’il en existe pour lesquels la probabilité d’accident cardiovasculaire à 10 ans est faible. Si le risque est supérieur à 10%, les guidelines sont claires: il faut non seulement modifier les habitudes de vie (alimentation, sédentarité, tabagisme, …) mais aussi prescrire des médicaments hypolipémiants. On sait bien, en effet, que le cholestérol et les triglycérides sont au banc des accusés.

Laissés pour compte?

Par contre, lorsque le risque cardiovasculaire est faible, il n’est pas inexistant pour autant! Mais dans ces cas-là, les recommandations proposent de se limiter aux modifications du style de vie. La prescription d’un médicament n’est que rarement envisagée, parce qu’on estime qu’il y a disproportion entre la faible ampleur de la dyslipidémie et le risque d’effets secondaires pour le patient.

Le problème, c’est qu’il est très difficile d’amener les patients à changer leur mode de vie de manière significative et durable. Ils se retrouvent donc sans moyens de faire reculer leur risque cardiovasculaire. Or, un risque faible qui touche un très grand nombre de patients peut faire autant de victimes qu’un risque élevé qui concerne un petit nombre de patients. On comprend donc qu’il y a moyen de faire reculer le nombre des accidents cardiovasculaires dans nos populations, en améliorant le profil lipidique de ces nombreuses personnes à faible risque.

Elevé malgré tout

Une autre dimension de la problématique doit encore être prise en considération: si l’épidémiologie peut trouver dans l’évaluation du risque à 10 ans, un outil pour la prise de décision médicale, ce qui intéresse le patient est le risque calculé sur sa vie entière. Et dans un tel contexte, un petit risque à 10 ans peut correspondre à un risque plus important sur la vie entière. Si ce faible risque à relativement court terme n’est pas pris en considération, il fait donc à la longue des victimes.

On n’a peut-être pas suffisamment pris en compte cette considération lorsqu’on a proposé la notion de risque résiduel. Au niveau individuel, le risque résiduel résulte de facteurs qui ne sont pas traités (les triglycérides par exemple). Au niveau de la population, il pourrait tout aussi bien correspondre aux groupes de patients dont l’état ne s’améliore pas, parce qu’on ne leur prescrit pas de médicaments et qu’ils ne modifient que très peu leur mode de vie.

Une aide efficace

Les compléments alimentaires et les aliments fonctionnels peuvent alors apporter une aide précieuse dans la résolution de cette problématique. Parmi les différents aliments ou nutriments qui peuvent apporter ce bénéfice, la levure rouge de riz et les polycosanols aident au contrôle du taux de cholestérol, l’acide folique contribue à maîtriser le taux d’homocystéine et la coenzyme Q10, ainsi que l’astaxanthine, interfèrent de manière bénéfique avec les radicaux libres. Une étude réalisée par Caputi et al. (Italie), a évalué l’intérêt d’un supplément alimentaire (ArmoLIPID®, Madaus) contenant ces substances chez des personnes présentant une hyperlipémie. Un groupe de 1223 personnes a appliqué pendant 16 semaines des mesures diététiques adéquates et a bénéficié du supplément fonctionnel. Un autre groupe, constitué de 1027 personnes de l’échantillon, a été traité par les mesures diététiques seulement (tableau I). L’âge moyen de ces personnes était de 57,2 ans. Il y avait pour l’échantillon étudié 52,1% d’hommes dans le premier groupe (diététique plus supplément) et 50,5% dans le deuxième groupe (diététique seule).

Tout au long du suivi de 16 semaines, le taux de cholestérol total s’est abaissé progressivement pour atteindre finalement une diminution de 17,7% par rapport à la situation de départ, chez les participants à l’étude qui ont adapté leur alimentation et pris le nutraceutique. Chez les personnes qui n’ont pas reçu le supplément, le cholestérol total n’a reculé que de 10,8%. Le LDL s’est abaissé de manière parallèle, tandis que le HDL s’est élevé dans les deux groupes. Mais l’augmentation du HDL était de 12,3% sous l’action combinée de l’alimentation adaptée et du supplément alimentaire, alors qu’il n’atteignait que 8% dans le groupe sans supplément alimentaire. Les triglycérides et le poids corporel ont également diminué, mais de manière modérée et comparable dans les deux groupes.

Risque diminué

Il est inutile de rappeler que tous ces paramètres sont des indicateurs du risque cardiovasculaire. Tout cela démontre qu’avec une supplémentation bien choisie, il est possible de renforcer les effets hypolipémiants d’une alimentation bien conduite. On peut ainsi faire reculer le risque cardiovasculaire, en particulier lorsque le profil lipidique n’est pas suffisamment perturbé pour justifier un traitement par médicaments hypolipémiants.

Paramètres lipidiques initiaux

 




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