C’est ce que suggère une étude effectuée auprès de 286 filles suivies depuis l’âge de 8-10 ans, pendant 7 années. Une partie d’entre elles suivait un régime modérément restreint en lipides totaux et en acides gras saturés, l’autre faisait office de contrôle. Après 5 ans, les auteurs ont constaté, chez les filles qui mangeaient moins gras, des taux circulants d’œstradiol, d’œstradiol non lié à la SHBG (Sex Hormone Binding Globulin), d’œstrone et de sulfate d’œstrone significativement plus bas (- 20 % à - 30 %) lors de la première moitié du cycle menstruel. Les taux de testostérone au cours de la seconde moitié du cycle étaient accrus de 27,2 %. Après 7 ans, le taux de progestérone durant la seconde moitié du cycle était, dans le groupe intervention, deux fois plus faible que dans l’autre groupe. Compte tenu du rôle supposé des hormones sexuelles dans le développement du cancer du sein, ces données appuient l’hypothèse selon laquelle l’apport en lipides au cours de l’adolescence influence le développement ultérieur de ce type de cancer.
Nicolas Guggenbühl
Dorgan JF et al. J Natl Cancer Inst 2003;95 :132-41.