Des connaissances sans cesse plus nombreuses permettront d'identifier avec de plus en plus précision les effets de notre alimentation quotidienne sur le microbiote intestinal et d'indiquer ainsi dans un futur proche, des applications plus ciblées de probiotiques. Ce sujet a fait partie des thèmes abordés lors du Sommet Mondial consacré au Microbiote Intestinal et à la Santé « Gut Microbiota for Health » qui s'est tenu à Miami, en Floride, aux États-Unis. Les 8 et 9 mars 2014, des experts reconnus au niveau international ont présenté les dernières avancées de la recherche en matière de microbiote intestinal et ses conséquences sur la santé de l’Homme.
Un équilibre à respecter
Selon Francisco Guarner, éminent expert en microbiote de l'Hôpital universitaire Valld'Hebron, à Barcelone, en Espagne, l’alimentation est un élément majeur en matière de préservation de notre santé gastro-intestinale, car en mangeant et en digérant, nous alimentons littéralement notre microbiote intestinal, ce qui influence sa diversité et sa composition. Si cet équilibre est perturbé, de nombreux troubles peuvent apparaître, tels que les troubles fonctionnels de l'intestin, les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin et d'autres maladies d'origine immunologique, telles que les maladies cœliaques et certaines allergies. En outre, des désordres métaboliques, tels que le diabète de type 2 et, peut-être même des troubles comportementaux tels que l'autisme et la dépression, peuvent être associés à des déséquilibres microbiens de l'intestin. Bien qu'un équilibre microbien perturbé puisse être associé à de nombreuses causes, dont des pathogènes infectieux ou l'administration d'antibiotiques, le rôle de notre alimentation quotidienne et de notre hygiène de vie est crucial. Ainsi, la préservation de notre santé gastro-intestinale est, dans une large mesure, de notre propre ressort.
Des effets bénéfiques
Qu'est-ce que cela implique pour notre alimentation quotidienne ? Selon le Professeur Guarner, une alimentation à base d'aliments à forte teneur en graisse animale, ainsi que les aliments gras et frits ne sont pas recommandés, alors qu'une alimentation riche en légumes, salades et fruits a des effets bénéfiques reconnus sur la santé digestive, dans des circonstances normales. Il en est de même pour les produits laitiers fermentés contenant des probiotiques. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture définissent ces derniers comme des organismes vivants qui, ingérés en quantités appropriées, produisent des effets bénéfiques sur la santé de l'hôte.
Selon le Professeur Guarner, le défi majeur consiste à identifier clairement les micro-organismes qui sont bénéfiques et qui exercent une action préventive et thérapeutique. En ce qui concerne les produits qui sont dûment qualifiés de « probiotiques », l'éventail des applications doit faire l'objet d'une définition beaucoup plus précise.
De réels progrès
D'importants progrès ont toutefois été réalisés dans cette direction : les mécanismes sous-jacents aux effets bénéfiques des probiotiques sont de mieux en mieux compris. Les probiotiques utilisent différentes molécules pour interagir avec l'hôte par différents mécanismes et voies. Certains probiotiques, par exemple, peuvent combattre certains agents pathogènes : en renforçant la fonction de barrière intestinale, ils assurent une protection de l'hôte contre les tentatives d'invasions des micro-organismes susceptibles de provoquer des maladies.