Septembre est toujours le mois du grand retour. Les vacances finies, les choses sérieuses reprennent, et avec elles les contraintes, le rythme de vie, les petites ou grandes inquiétudes devant l’inconnu. Aucun âge n’y échappe: pour nos tout petits, la première entrée au jardin d’enfants est un événement majeur. Pour ceux qui entament un nouveau cycle, que ce soit dans l’enseignement primaire, secondaire ou même supérieur, il y aura à faire face à de nombreuses inconnues. Et ceux qui ont déjà entamé un cycle et le poursuivent vont eux aussi devoir affronter des nouveautés et gérer leur année de manière à ce qu’elle se termine par une réussite. Malheureusement, il faut aussi compter avec les cas de harcèlement à l’école par les condisciples: on prend tout doucement conscience, dans le milieu enseignant et dans le milieu parental, que ces cas sont plus fréquents qu’on ne veut bien le croire mais que les victimes n’osent pas en parler. Bref, ils sont nombreux ceux pour qui la rentrée est un heureux événement mais il y a quelques jeunes pour qui c’est plutôt source d’anxiété.
Comment se rendre compte qu’un enfant, un adolescent ou un jeune étudiant ne vit pas bien sa rentrée scolaire ou académique? Mille et un indices peuvent attirer l’attention, selon les cas. Les signes de l’anxiété chez les jeunes sont multiples. Les uns ont des troubles du sommeil ou des difficultés à se réveiller, les autres deviennent distraits ou ont de véritables troubles de l’attention. On a mis en évidence des cas de bourdonnements d’oreilles. Il y a parfois des maux de tête, de la nervosité, de l’irritabilité qui ne s’étaient pas manifestées pendant le temps béni des vacances. Mais quel rapport avec la nutrition? Plusieurs manifestations de l’anxiété peuvent trouver leur expression dans la manière de se nourrir. Il y a les comportements boulimiques ou anorexiques. Il y a les choix nutritionnels aberrants tels que le manque de variété dans les choix alimentaires et la consommation systématique d’aliments trop gras ou trop sucrés, de sodas, … Pour les plus âgés (pas si âgés que çà d’ailleurs), il y a le recours un peu trop fréquent ou un peu trop intense à l’alcool. Un comportement anxieux fréquent chez les écoliers de tous âges consiste à sauter le petit-déjeuner. Et sur le plan fonctionnel, les douleurs gastriques, les constipations ou au contraire les diarrhées, ne sont pas rares chez les jeunes anxieux. Bref, une observation attentive permet de soupçonner les problèmes. Alors, il faut agir.
Agir, ce n’est pas se précipiter ni improviser. Il faut d’abord qu’il y ait entre le jeune et ses parents ou ses interlocuteurs habituels un climat de confiance. Il faut pouvoir parler les uns avec les autres et c’est à l’adulte d’aborder prudemment la question du vécu du jeune. Tout cela ne se fait pas dans la précipitation. Et l’interlocuteur doit lui-même se sentir serein et apaisé, sous peine de transmettre sa propre anxiété au jeune. A l’adulte de gérer sa vie pour éviter d’introduire le stress dans celle du jeune. Et si cette ambiance paisible est établie, on pourra converser de manière constructive. Il est très important de laisser parler le jeune ou de l’y encourager. On pourra ainsi, parfois au bout d’une longue patience, espérer mettre le doigt sur la cause des soucis et tenter d’y remédier. Il ne faudra pas manquer de positiver les aspects encourageants du métier d’écolier ou d’étudiant (découverte, camaraderie, progression personnelle, matières que l’enfant aime, relation avec des enseignants appréciés,…). Mais il faudra aussi susciter chez le jeune des modes de vie apaisants et équilibrés, notamment dans la gestion de leur sommeil et dans la gestion du bruit. Pour le sommeil, il existe des tisanes, extraits végétaux ou autres produits homéopathiques qui peuvent donner un coup de pouce. Il en existe aussi qui peuvent aider à calmer l’anxiété tout en évitant de devoir prendre des médicaments qui ne sont pas recommandés pour les jeunes organismes ou dont on peut difficilement se débarrasser une fois qu’on en a pris, ne fût ce que pendant deux ou trois semaines.
On n’insistera jamais assez sur l’importance du petit déjeuner dans toute cette problématique. Malgré un environnement professionnel souvent endiablé, les parents doivent prendre le temps de savourer calmement un petit déjeuner quotidien avec leurs enfants et jeunes gens. La famille, plus que jamais, est un lieu refuge. Le petit déjeuner pris sans se presser, donc commencé à temps et après un sommeil suffisant, permet de charger ses batteries physiquement et psychiquement. De nombreuses études ont montré l’avantage sur le plan de la concentration et de l’attention de l’enfant, jusque loin dans la matinée, lorsqu’il a pris un bon petit déjeuner. Mais aussi, de se sentir entouré, de voir que ses parents et ses aînés sont avec lui et d’échanger calmement sur le programme de la journée à venir, tout cela peut être rassurant et apaisant pour le jeune. Pas de précipitation donc, mais au contraire un moment bien détendu. On ne compte pas non plus les études qui montrent du doigt l’absence du petit déjeuner chez les jeunes écoliers ou étudiants qui manifestent des troubles anxieux légers ou sérieux. Et ces troubles ne sont pas un facteur de réussite. Alors, nous savons que conseiller aux parents …