Et cette équation simple a servi pendant des décennies à culpabiliser les obèses. On a sans doute oublié une chose, ou bien on ne le savait pas : entre l'entrée et la sortie, il y a le métabolisme. Ce mot désigne toutes les transformations qui s'opèrent dans l'organisme à partir de ce que nous ingérons et jusqu'à ce que nous éliminons. Et tout se passe comme si ce métabolisme n'avait pas la même efficacité chez tout le monde. La quantité d'énergie extraite des aliments peut différer d'une personne à l'autre en raison de leur constitution génétique. Il s'ensuit que ce qui sort sous forme de matière non assimilée n'est pas identique non plus et par là que le bilan énergétique, celui qui fait la différence entre quantité d'énergie absorbée (sous toutes les formes) et quantité d'énergie consommée peut varier.
La deuxième manière
On commence seulement à découvrir quelques menus aspects de cette réalité. Une meilleure compréhension de toutes les variantes de nos enzymes, ces protéines qui opèrent les transformations et de leurs différences d'efficacité selon les personnes nous permettra peut être un jour de mieux gérer cette fameuse épidémie annoncée d'obésité. En attendant, nous avons trouvé une autre manière de consommer de l'énergie en insistant sur l'effort physique. Remarquons qu'au temps où ils avaient rapidement liquidé leur équation d'entrées et de sorties énergétiques, les spécialistes aimaient aussi à dire qu'en fin de compte, si l'activité physique apporte certains avantages (aux niveaux cardiovasculaire et musculaire par exemple), ce n'est pas elle qui fera vraiment maigrir. Mais là aussi les temps ont changé et on s'est rendu compte que si elle ne suffisait pas à elle seule, à moins d'atteindre des niveaux aussi épuisants que toxiques, elle représente un sérieux appoint pour qui veille à son alimentation.
Volée en éclats
Voilà donc encore une idée reçue qui a volé en éclats ces dernières années. Aujourd'hui, comme chacun sait, on insiste donc à la fois sur la nécessité d'une alimentation équilibrée et pas trop énergétique et sur le besoin d'une activité physique régulière. C'est devenu un grand leitmotiv des responsables de la santé, au point que les très sérieux Centers for Diseases Control (CDC) des USA se sont mis à diffuser de l'information sur ces questions.
On va même plus loin aujourd'hui dans les milieux de la recherche sur ces questions. L'influence de l'environnement sur les comportements de santé est aujourd'hui reconnue. On s'attarde de plus en plus sur le rôle qu'il peut jouer dans les comportements alimentaires et dans la pratique d'une activité physique. De cette question a émergé la notion d'environnement supportif. Mais la notion d'environnement susceptible d'influer sur ces comportements n'est peut-être pas aussi simple que cela à définir. L'individu, en effet, vit tout au long de son existence dans une série de contextes différents qui exercent chacun leur influence propre. Par exemple, la famille est l'un de ces environnements. Mais le lieu de travail ou l'école en sont d'autres et l'on pourrait ainsi multiplier les exemples.
Dr J. Andris
Référence:
Isganaitis E, Levitsky LL. Curr Opin Endocrinol Diabetes Obes. 2008;15:1-8