Le rôle de l'activité physique dans le maintien de la santé, en particulier en regard de la prévention de l'obésité, est de plus en plus souvent évoqué. Voilà qui contraste singulièrement avec la situation réelle, où les modes de vie sédentaires sont de plus en plus fréquents. Mais le défi qui consiste à infléchir l'évolution de l'obésité en vaut la peine, et si les résultats liés au traitement de cette affection restent décevants, la voie de la prévention apparaît de plus en plus comme une première nécessité.
L'adolescence est la période de tous les dangers, qui passe par une rupture. Les habitudes alimentaires peuvent être fortement chamboulées, au point d'inquiéter les parents. Pourtant, pour ce qui est de d'alimentation, il semble que ce passage ne joue pas un rôle déterminant dans le risque ultérieur d'obésité, car bien souvent, les adultes retrouvent certains repères inculqués avant l'adolescence pour reproduire les schémas familiaux. Il ne semble pas en être de même pour l'activité physique...
David Menschik, de l'Université John Hopkins à Baltimore (Etats-Unis), et ses collèges ont mené une étude auprès de 3345 adolescents. Ils ont décortiqué les habitudes en matière d'activité physique, tant à l'école qu'en dehors. Ils ont ensuite confronté ces données à l'évolution de la corpulence cinq ans plus tard.
Ca roule!
Les résultats montrent que plus la participation à certaines activités physiques en dehors des programmes scolaires et aux leçons d'éducation physique est élevée, plus la probabilité de devenir un jeune adulte en excès de poids est faible. Les activités extrascolaires qui réduisent le plus le risque ultérieur d'excès de poids (de quelque 48 %) sont des activités « roulantes » telles que la pratique du patin à roulettes (roller), de la planche à roulettes (skateboard) ou du vélo plus de 4 fois par semaine. Pour l'éducation physique, chaque leçon pratiquée pendant les jours de semaine est associée à une diminution du risque d'excès de poids ultérieur de 5 %. L'activité physique pratiquée à l'adolescence prédit mieux la capacité à maintenir un poids de forme que la perte de poids.
Ces données viennent consolider l'importance d'une mode de vie actif à l'adolescence. Reste à se pencher sur les moyens efficaces qui permettent d'augmenter le niveau d'activité physique des ados, et, surtout, de ce qui peut éviter le « décrochage » dans la pratique sportive au cours de cette période, phénomène particulièrement fréquent chez les jeunes filles.
Nicolas Guggenbühl, Diététicien Nutritionniste
Référence:
Menschik D et al. Arch Pediatr Adolsc Med 2008;162(1)29-33.