Avec le vieillissement de la population, le maintien des performances cérébrales devient un enjeu de santé publique de plus en plus important. Les formes de démence, dont la plus courante est la maladie d'Alzheimer qui touche plus de 13 millions de personnes dans le monde, ne cessent de narguer la médecine et altèrent considérablement la qualité de vie. L'alimentation peut-elle jouer un rôle pour préserver les fonctions cérébrales et protéger les neurones ? Ce n'est pas impossible, et plusieurs pistes sont d'ores et déjà à l'étude. L'une d'entre elles vise à préserver les neurones des dégâts causés par les phénomènes d'oxydation. Ces derniers apparaissent de plus en plus impliqués dans différents processus dégénératifs, notamment ceux concernant le déclin des fonctions cognitives survenant avec l'âge.
Les myrtilles figurent parmi les fruits les plus riches en antioxydants. Elles renferment des composés phénoliques, les anthocyanes, connus surtout pour la ténacité des tâches qu'ils peuvent laisser sur les nappes ou les vêtements. Pour cette raison, les extraits de myrtilles font l'objet d'une attention particulière dans les recherches autour des phénomènes d'oxydation, et ils ont déjà engrangé des résultats encourageants. Récemment, une équipe des chercheurs américains a étudié l'impact de tels extraits dissimulés dans la nourriture de rats sur leur fonctionnement cérébral. Pendant huit semaines, 344 rats ont donc reçu une nourriture avec ou sans extraits de myrtilles, après quoi ils ont subi un traitement chimique répliquant la perte neuronale qui survient dans les maladies neurodégénératives.
Sortir du labyrinthe
Les résultats montrant clairement que les animaux ayant bénéficié du régime riche en myrtilles affichent de meilleures performances comportementales. C'est notamment ce qui ressort du test du labyrinthe, couramment utilisé pour évaluer ces performances. Les auteurs rapportent également que les animaux ayant mangé l'extrait de myrtille connaissent moins de pertes de cellules nerveuses suite au stress oxydatif.
Bien que cantonnés aux animaux, ces résultats confortent la thèse selon laquelle certains pigments antioxydants peuvent contribuer à exercer des effets intéressants, et que les couleurs sont les bienvenues à table.
Nicolas Guggenbühl, Diététicien Nutritionniste
Références:
Duffy KB et al. Neurobiology of Aging, doi :10.1016/j.neurobiologing.2007,04,002