Calcium et vitamine D forment un tandem inséparable particulièrement utile pour le squelette, et cela tout au long de la vie. Majorer les apports en ces deux nutriments est un objectif de base pour lutter contre la fragilisation du squelette qui survient inexorablement avec l'âge. Et le calcium tout seul n'est pas de grande utilité, car c'est la vitamine D qui permet à l'organisme de le retenir dans l'organisme. Mais ce qui est bon pour les os pourrait ne pas l'être pour le cerveau....
Plus de lésions
Des scientifiques de la Duke University et de la University of North Carolina, aux Etats-Unis, ont réalisé une série de scanners obtenus par un imageur à résonance magnétique auprès de 232 femmes et hommes âgés de 60 à 86 ans. Chacun d'entre eux présentait déjà au moins une lésion de taille variable, ne fut-ce que minuscule, comme fréquemment retrouvé chez la personne âgée. Confrontés aux données d'une enquête alimentaire, les résultats des scanners indiquent que les gens qui ingèrent le plus de calcium et de vitamine D sont plus enclins à présenter des lésions cérébrales d'un volume total plus élevé. Ces observations ne sont pas modifiées en tenant compte d'autres facteurs tels que l'âge ou la présence d'une hypertension.
Les graisses écartées
La même équipe avait déjà relevé, dans des travaux précédents, que les personnes qui consommaient le plus de produits laitiers gras présentaient plus de lésions cérébrales, mais qu'aucune relation n'apparaissait pour l'apport total en graisse. Ces nouvelles données suggèrent donc un rôle pour le calcium et la vitamine D. Pour Martha Payne (Duke University), cela pourrait s'expliquer par le fait qu'en grandes quantités et surtout en présence de vitamine D, le calcium peut être incorporé aux vaisseaux et former des dépôts qui conduisent à une perte d'élasticité et un rétrécissement des vaisseaux. Si cette calcification survient au niveau des vaisseaux irriguant le cerveau, cela pourrait expliquer le développement des lésions. Si ces résultats peuvent inciter à la prudence face à une prise excessive de calcium et de vitamine D, ils doivent cependant aussi être confrontés à une autre réalité, celle d'un apport en calcium très souvent insuffisant dans la population et un statut en vitamine D souvent précaire.
Nicolas Guggenbühl Diététicien Nutritionniste.
Références:
D'après les résultats présentés par Martha Payne à l'occasion du congrès Experimental Biology 2007, Washington, 1er mai 2007.