La télé met la santé des ados sous pression!

07/02/2007
News

Le débat autour de la violence télévisée, dans les jeux vidéos et autres consoles de jeux et de son impact sur le comportement adolescent et sur la santé mentale revient régulièrement sur la table. Mais il y a aussi celui portant sur le simple fait de passer du temps devant les écrans, quelle qu'en soit le contenu des images, et de son impact sur la santé.

Duo de consommation

De nombreux travaux ont déjà rapporté l'existence d'une relation inverse entre le temps passé devant le petit écran et la corpulence, exprimée au travers de l'indice de masse corporelle (BMI). Non seulement la dépense énergétique lors de la consommation d'images est proche de celle d'un organisme qui dort, mais en plus cette « inactivité » de loisir laisse souvent libre cours à la prise de nourriture. Il suffit, pour s'en convaincre, de se rendre dans une salle de cinéma pour voir à quel point la nourriture solide et liquide fait particulièrement bon ménage avec l'ingestion d'images... 

Mais après la corpulence, c'est au tour de la tension artérielle, et de son association avec un mode de vie sédentaire, d'être pointée du doigt. Cette étude, menée par Nicolas Stettler, pédiatre spécialisé en nutrition à l'Hôpital des enfants de Philadelphie, a porté sur une cohorte de quelque 4500 adolescents âgés de 12 à 19 ans représentatifs de la population des Etats-Unis. Les résultats montrent que dans la tranche 12-15 ans, une pression sanguine systolique (lors des battements du coeur) est tout particulièrement associée au temps passé devant la télévision ou les vidéos.

Facteur prédictif

C'est la première fois que des recherches montrent un lien direct et indépendant entre le fait de regarder la télévision et une pression sanguine plus élevée chez les adolescents. On sait que l'activité physique exerce un effet bénéfique sur la pression sanguine, mais un comportement sédentaire n'est pas exactement le contraire de l'activité physique. Une tension artérielle élevée à l'adolescence est un facteur prédictif d'une hypertension à l'âge adulte, tout comme l'obésité à l'adolescence prédit une obésité ultérieure et la présence de facteurs de risque cardiovasculaire. 

Etonnement, les auteurs relèvent également qu'une corpulence plus élevée est associée à une pression diastolique (entre les battements cardiaques) plus basse, et ce contrairement à ce qui a été observé chez l'adulte. Ils attirent l'attention sur le fait que l'on ne peut pas considérer les adolescents comme des adultes en miniature et que les déterminants de la pression sanguine ne sont pas forcément les mêmes que chez leurs aînés.

 

Nicolas Guggenbühl, Diététicien Nutritionniste


Références :
Stettler N et al. Journal of Adolescent Health, février 2007.




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