L’obésité gagne du terrain, et sa progression est particulièrement inquiétante chez les enfants : 14 millions de bambins européens sont en excès de poids, et chaque année, il y en a 400 000 de plus. La commission européenne a lancé une vaste consultation en décembre 2005 pour recueillir les avis, idées, positions des différents acteurs, en ce y compris les gouvernements, l’industrie alimentaire, les universités et… le public. Elle a récolté quelque 260 réponses qui viennent d’être décryptées.
Avant tout, et contrairement à ce que tente parfois de suggérer l’industrie alimentaire, le problème de l’obésité n’est pas reconnu comme étant uniquement lié à un niveau d’activité physique insuffisant, mais aussi à une alimentation inadéquate. Cette équation simple en apparence se révèle pourtant un véritable labyrinthe, tant les déterminants du mode de vie sont nombreux.
La consultation fait apparaître la nécessité d’entreprendre une approche multisectorielle, impliquant des réglementations européennes dans l’agriculture, l’éducation, le transport et l’urbanisme, avec une nécessité d’améliorer la coordination des actions menées au niveau européen.
Une information claire pour le consommateur, notamment en matière d’allégation, apparaît également comme une demande des répondants. À noter que si l’industrie alimentaire est en faveur de l’autocontrôle dans ce domaine, les professionnels de la santé et les associations de consommateurs sont sceptiques quant à l’impact d’un autocontrôle sur la publicité de denrées riches en énergie, mais pauvres en nutriments.
Changer l’environnement
Pour ce qui concerne les mesures prioritaires visant à encourager les choix sains, on peut noter l’encouragement de la consommation de fruits et légumes, la limitation de l’apport en lipides totaux et/ou en acides gras saturés, la promotion d’une alimentation équilibrée, l’augmentation de la consommation de céréales complètes, de produits riches en amidon ou en fibres, la réduction de la consommation de sucre et de boissons sucrées, la réduction de l’apport en sel et la réduction de la taille des portions.
À l’école, ce sont les programmes éducatifs pour une alimentation saine qui sont les plus plébiscités, mais également la mise à disposition gratuite ou subsidiée de fruits, de légumes et d’eau, la formation du personnel de cuisine et des règles et contrôles renforcés pour les repas pris à l’école.
Pour les lieux de travail, la consultation préconise une augmentation de la disponibilité d’aliments sains dans les cantines et les distributeurs, la diminution de la disponibilité des denrées riches en énergie (graisses et sucre) ou des grandes portions, la promotion d’activités sportives ou d’activité physique quotidienne sur le lieu de travail ou en dehors de celui-ci, et des incitations à marcher ou à pédaler pour se rendre au travail.
Un panier à idée dont on verra ce qu’il devient dans le cadre des politiques nutritionnelles…
N. Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste
Plus d’information :http://europa.eu.int/comm/health/ph_determinants/life_style/nutrition/nutrition_en.htm