Qui vante les vertus du chocolat, aborde inévitablement les antioxydants qu’il contient essentiellement sous forme de flavanols (une catégorie de polyphénols). Certes, ceux-ci se retrouvent également dans le raisin, le vin rouge et le thé, mais c’est le cacao qui se retrouve ici au centre des attentions. Une récente étude menée à l’Université de Heinrich-Heine à Düsseldorf en Allemagne auprès de 24 femmes volontaires consistait à évaluer l’effet de la consommation de flavanols sur la réaction de la peau aux rayons ultraviolets.
L’échantillon a été subdivisé en deux sous groupes. L’un était faiblement supplémenté en flavanols (27 mg par jour), l’autre recevait la dose de 326 mg par jour, et ceci, sous forme d’une boisson cacaotée riche en flavanols. Chacune des participantes était soumise à des rayonnements UV toutes les six semaines de l’étude (semaine 0, semaine 6 et semaine 12). L’évolution de la sensibilité de la peau aux rayonnements était déterminée par l’intensité de la rougeur mesurée. Durant l’étude, les femmes devaient maintenir leurs habitudes alimentaires normales, s’astreindre de la pratique de bancs solaires et de l’utilisation de lotions auto-bronzantes.
Photoprotection
L’étude montre que la consommation régulière du breuvage riche en flavanols peut conférer une photoprotection et améliorer la santé de la peau en jouant sur sa structure et sa fonction. A la semaine 6, les chercheurs constatent déjà une diminution de la sensibilité de la peau aux rayonnements de 15%. Cette valeur atteint même 25% lors de la douzième semaine de supplémentation.
D’autres effets portant sur l’apparence de la peau sont constatés : une augmentation de la circulation sanguine sous-cutanée, une augmentation de la densité et de l’épaisseur épidermique de respectivement 16 et 12%, et une hydratation améliorée de 28%. Ces effets bénéfiques n’ont pas été constatés dans le groupe faiblement supplémenté en flavanols.
Ces données, qui relèvent plus de la nutri-cosmétique que de la diététique, ne cautionnent certainement pas une exposition abusive au soleil, ni une consommation excessive de chocolat. Mais quoi qu’on en dise, c’est un élément « santé » de plus pour la chocolat, un aliment qui, décidément, ne constitue pas une friandise ordinaire…
Christelle Vandenhoeck et Nicolas Guggenbühl,
Diététicien Nutritionniste
Référence:
Stahl W, Journal of Nutrition 2006 ;136 :1565-1569.