Les performances physiques et cognitives déclinent avec l’âge, de manière naturelle, liée au vieillissement, mais aussi en raison de certaines pathologies. Quelques études ont déjà relié par le passé le niveau d’activité physique au développement de la démence et de son stade intermédiaire, le trouble cognitif. Cependant, aucune n’avait pu mettre à ce jour une évidence aussi claire entre l’activité physique du senior et la progression de la maladie. Cette observation vient d’être réalisée par des chercheurs américains de l’Université de Washington à Seattle, dans l’état de Washington. Près de 2300 individus, âgés de plus de 65 ans et exempts de démence, ont été impliqués dans l’étude à ses débuts, entre 1994 et 1996. Chaque participant a subi des tests (équilibre, allure de la marche, mesure de la force d’agrippement, mémoire sélective, etc.) afin d’apprécier les performances physiques et cognitives sur différentes échelles d’évaluation. Ces tests ont été répétés tous les deux ans jusqu’au terme du suivi, en octobre 2003, en parallèle avec un dépistage plus approfondi du développement d’un état démentiel. Bon pour les neurones Le verdict est sans appel. Le niveau d’activité physique du senior prédit son risque de démence. A l’entame de l’étude, déjà, les personnes âgées les plus sédentaires (avec les scores de performances physiques les plus bas) affichaient les moins bonnes évaluations aux tests cognitifs. Après 6 ans de suivi, plus de 220 individus ont développé la maladie d’Alzheimer. L’étude montre que plus le score d’activité physique est élevé, plus le risque de souffrir de la maladie est faible. Elle montre aussi qu’il est possible d’évaluer très simplement les différents stades de son développement et d’agir à titre préventif. Ainsi, un ralentissement de l’allure de la marche et un mauvais équilibre traduisent un plus grand risque de développer la maladie chez des personnes sans trouble cognitif apparent. Chez les personnes montrant les premiers stades d’une involution des performances cognitives, des difficultés à agripper un objet avec force sont clairement associées à un plus grand risque de démence. Des résultats qui amènent à émettre l’hypothèse que l’exercice régulier au grand âge, en améliorant et maintenant les performances physiques, peut aussi entretenir le bon fonctionnement des neurones et aider à ne pas perdre le fil de ses pensées… Nicolas Rousseau Référence: Wang Li MS et al. Arch Intern Med 2006;166 :1115-1120 |