Le chocolat, une bonne habitude?

01/03/2006
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Le chocolat et le cacao en particulier alimentent depuis longtemps bien des discussions contrastées. Utilisé jadis pour traiter bien des maux, le chocolat se retrouve aujourd’hui souvent sur la sellette, assimilé aux denrées jugées partiellement responsables de nos «maux modernes», à commencer par l’obésité.

Mais la science du cacao est en plein essor, et le chocolat pourrait bien connaître la même «success story» que le vin rouge… Tous deux sont en effet des denrées qui, a priori, sont cataloguées parmi les aliments «diététiquement coupables». Un classement qui est amené à être revu au fur et à mesure que la science s’en mêle, et à la les considérer sous un autre angle: celui du désormais célèbre «paradoxe français» pour le vin rouge, et pourquoi pas, celui d’un «paradoxe belge» pour le chocolat (le Belge étant un des plus grands consommateurs de chocolat)!

C’est que le cacao (donc le chocolat, surtout le noir) apparaît aujourd’hui comme une source d’antioxydants susceptibles d’exercer un effet cardioprotecteur: ses flavanols sont notamment capables de favoriser la relaxation des vaisseaux sanguins. Toutefois, entre les études expérimentales portant sur ces flavanols, et la consommation courante de chocolat, il y a une marge. Une nouvelle étude épidémiologique apporte de bonnes nouvelles pour les amateurs chocolat.

Risque réduit de moitié

Il s’agit de l’étude de Zutphen, portant sur 470 hommes seniors suivis pendant pas moins de 15 ans. Ils ont été classés en 3 groupes, sur base de leur consommation de cacao. Le chocolat en constituait de loin la principale source.

L’étude révèle une association inverse entre l’apport en cacao et la pression sanguine. Mais surtout, par rapport à ceux du groupe qui mange le moins de cacao, ceux dans le tertile le plus élevé bénéficient d’un risque de mortalité cardiovasculaire réduit de moitié, et d’un risque de mortalité toutes causes, plus faible de 47 %.

Les auteurs précisent que cette observation sur la mortalité ne peut pas être attribuée à la pression sanguine, et qu’il faut probablement y voir là le résultat d’un autre mécanisme, comme l’action des flavanols sur l’aptitude des vaisseaux à se contracter et à se relâcher.

Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste

Référence:

Buijsse B et al. Arch Intern Med. 006,166 :411-417.




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