C’est la boisson la plus consommée au monde, mais elle n’a pas fini de distiller des informations positives dans le domaine de la santé. Plusieurs données épidémiologiques ont déjà rapporté une plus faible prévalence de certains cancers parmi les grands consommateurs de thé. Cette fois, c’est du cancer des ovaires dont il s’agit.
Des chercheurs suédois du National Institute of Environnemtal Medicine au Karolinska Institute de Stockholm ont mené une étude prospective auprès de quelques 61000 femmes âgées de 40 à 76 ans et inclues dans la «Swedish Mammography Cohort». Elles ont rempli un fréquentiel alimentaire de 67 items au début du suivi (1987) et 3 ans après. Les auteurs ont recensé les cas de cancer épithélial invasif de l’ovaire apparus jusqu’en décembre 2004, soit environ 300 cas au cours d’une période moyenne de 15,1 ans.
Réduction de moitié
Dans cette population, 69 % des femmes déclaraient à l’inclusion boire du thé au moins une fois par mois, essentiellement du thé noir. L’analyse des données montre que les femmes buvant au moins deux tasses de thé par jour ont un risque de cancer ovarien réduit de 46 %, par rapport à celles qui n’en boivent jamais. Celles qui ingèrent moins d’une tasse de thé par jour bénéficient encore d’une réduction du risque de ce type de cancer de 18 %, par rapport aux abstinentes.
Le thé est connu pour sa richesse en flavonoïdes, dont les propriétés antioxydantes sont supposées jouer un rôle dans la modulation du risque de cancers. Mais il ne faut pas perdre de vue que le profil du buveur de thé comporte souvent bien d’autres caractéristiques associées à un style de vie plus sain, ce qui peut être une importante source de biais. Les auteurs se sont tout de même penchés sur la consommation de café, pour déterminer dans quelle mesure cette boisson peut influencer les résultats observés. Ils ne relèvent cependant aucune association entre café et cancer ovarien. En d’autres termes, si les adeptes du thé voient leur risque de cancer ovarien abaissé, ce n’est en tout cas pas parce qu’ils boivent moins de café.
Nicolas Guggenbühl
Diététicien nutritionniste
Références:
Arch Intern Med. 2005;165:2683-2686.