On sait bien que le tabac peut être une cause spécifique d’affections pulmonaires chroniques obstructives, mais on en sait beaucoup moins pour ce qui est des facteurs alimentaires susceptibles d’intervenir dans ce type de complications (et qui semblent nettement moins évidents).
Une nouvelle étude, menée par le National Institute of respiratory diseases, aux Etats-Unis, a passé au crible les habitudes alimentaires de plus de 50 000 adultes âgés de 45 à 74 ans. Il s’agit d’une population de femmes et hommes chinois, fumeurs et non-fumeurs, dont les habitudes alimentaires reflètent celles qui ont lieu aux Etats-Unis.
Les investigateurs ont utilisé un questionnaire de 147 items d’aliments et 18 de boissons, pour évaluer la fréquence de consommation au cours d’une année. Contrairement à de nombreuses études de ce type, généralement focalisées sur l’un ou l’autre aliment ou suppléments vitaminés ingérés, celle-ci permet de prendre en considération les habitudes alimentaires dans leur ensemble.
Dim-sum contre végétaux
Deux profils de consommation ont été identifiés: d’une part, le profil «dim-sum» de viande, regroupant 31 items, principalement avec du porc, du poulet, du poison et des denrées de longue conservation et, d’autre part, le profile riche en légumes, fruits et soja, comportant 32 aliments, dont 23 légumes, 4 fruits et 5 aliments au soja.
Après ajustement pour l’âge, le genre, les habitudes tabagiques, le niveau d’éducation et d’autres facteurs, le profil «dim-sum de viande» s’avère positivement associé à la survenue de toux avec mucus, avec une augmentation du risque de 40 %.
Les auteurs soulignent l’existence de similarités dans ces nouvelles habitudes alimentaires chinoises et celles retrouvées dans l’alimentation des Américains: les habitudes «occidentales», caractérisées par les viandes rouges et les viandes transformées, les sucreries et les desserts, les frites, les produits céréaliers raffinés se rapprochent du profil «dim-sum». L’alimentation de type «prudente», caractérisée par plus de fruits, légumes, légumineuses, poisson, volaille et céréales complètes, qui se rapproche du profil «légume-fruits-soja».
Les auteurs concluent qu’un choix en faveur d’une alimentation moins riche en acides gras saturés, produits amylacés raffinés et sodium constitue probablement un bon choix pour réduire le risque d’affections pulmonaires chroniques obstructives.
Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste
Référence:
Butler LM et al. American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, Novembre 2005.