Du café noir pour y voir plus clair?

30/11/2005
News

Le café permet-il de retenir plus facilement un numéro de téléphone lu dans un répertoire avant de le composer? C’est là un exemple de tâche qui fait intervenir la mémoire à court terme. Une équipe de chercheurs du Medical University à Innsbruck, en Autriche, apporte de nouveaux éléments sur les effets cérébraux de la caféine.

Leur étude, présentée à l’occasion de la réunion annuelle de la Société de radiologie d’Amérique du Nord (RSNA), qui s’est tenue le 30 novembre dernier à Chicago, portait sur 15 volontaires adultes sains. Après une période de 12 heures sans caféine, ils ont reçu soit une capsule de 100 mg de caféine (ce qui correspond environ à 2 tasses de café), soit un placebo, avant d’effectuer les tests. L’expérience a été conduite deux fois, de sorte que chaque volontaire a eu une période «avec caféine», et un autre «sans caféine».

Pour évaluer la mémoire à court terme, les volontaires se sont vus présenter une séquence d’images simples (les lettres A, B, C et D). Ils devaient répondre le plus rapidement (en levant l’index droit pour «oui» ou l’index gauche pour «non») dès qu’on leur demandait si l’image présentée était la même que celle vue deux images avant. Les chercheurs ont eu recours à l’imagerie fonctionnelle à résonance magnétique, afin de déterminer les effets de la caféine sur l’activation des modules faisant partie d’un réseau impliqué dans la mémoire à court terme.

Coup de fouet

Les résultats indiquent qu’après la période caféine, les volontaires tendent à présenter une meilleure mémoire à court terme et un temps de réponse plus court. Mais surtout, les auteurs ont observé, au cours de la période caféine, une augmentation de l’activité neuronale dans des régions distinctes du cerveau: dans le lobe frontal, où siège une partie du réseau de la mémoire à court terme, ainsi que dans le cingulum antérieur, la région qui contrôle l’attention.

Précisons que cette étude ne renseigne que sur la mémoire à court terme, et ne justifie nullement que l’on se rue sur la caféine ou des aliments qui en contiennent (café, thé, certaines boissons sucrées, guarana…) comme moyen d’améliorer ses performances mentales. Mais le «p’tit noir» qui donne un léger coup de fouet à l’attention trouve ici de nouveaux arguments.

Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste




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