Du végétal pour perdre du poids

28/09/2005
News

Un des obstacles majeurs qui jonchent la route de la perte de poids par le régime est la sensation de faim. Un niveau de satiété insuffisant requiert une lutte perpétuelle pour refouler l’envie de manger, jusqu’au moment où l’on craque, pour reprendre rapidement les kilos perdus difficilement. Il existe bien des solutions «coupe-faim», à base de fibres alimentaires, qui permettent de renforcer le sentiment de satiété, mais elles ne suffisent pas, à elles seules, à réconcilier déficit calorique et rassasiement. La notion de faible densité calorique, c’est-à-dire d’une alimentation dont le contenu calorique est faible pour le volume et le poids donnés, apparaît de plus en plus comme un moyen de limiter l’apport calorique sans avoir l’estomac dans les talons. Mais si ce principe est relativement bien documenté, son application en mesures concrètes n’est pas aussi aisée. Et si la solution résidait dans une alimentation strictement végétarienne pauvre en matières grasses?

Croquer à volonté!

C’est cette piste qu’a choisi d’explorer une équipe de l’Ecole de santé publique de l’Université George Washington, auprès d’un groupe de 64 femmes ménopausées présentant un excès pondéral. Elles ont été réparties en deux groupes: le premier adoptait une alimentation strictement végétarienne (soit végétalienne, qui exclut tout aliment issu du règne animal) et pauvre en graisse (car les huiles ont beau être végétales, elles n’en restent pas moins très caloriques!). Le second groupe suivait les recommandations du National Cholesterol Education Program (NCEP), qui mettent l’accent sur la réduction des lipides totaux et des acides gras saturés, mais sans limitation de l’apport calorique. Précisons que dans le groupe végétalien, les participantes pouvaient manger à volonté toute une série d’aliments, notamment des fruits, des légumes cuits et crus et des céréales complètes.

Poids et insuline

Après 14 semaines, les résultats sont parlants: les végétaliennes ont perdu significativement plus de poids (- 5,8 kg) que les autres (- 3,8 kg). De plus, la sensibilité à l’insuline s’est également améliorée de façon significative, comme en témoigne l’augmentation de son index, qui passe de 4,6 à 5,7. Mais surtout, les auteurs ont relevé que les femmes du groupe végétalisme étaient nettement plus motivées que les autres.

Bien que le régime végétalien fasse souvent l’objet d’un certain scepticisme, qui se justifie par les risques élevés de carences lorsqu’il est conduit au long cours, il s’agit là d’une piste sérieuse pour contribuer à lever un des obstacles majeurs à l’amaigrissement.

Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste

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Référence : 
Barnard ND et al. Am J Med ;118(9) :991-7.




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