Le chocolat, plus particulièrement par le biais du cacao qu’il contient, à une longue tradition dans la médecine populaire. Mais celle-ci a désormais fait place à une approche beaucoup plus rationnelle, qui a permis de découvrir notamment la singularité des antioxydants du cacao: les flavanols. Ces composés, qui appartiennent à la grande famille des flavonoïdes, suscitent un engouement croissant pour de nombreux scientifiques, et les études les concernant se sont multipliées ces dernières années. La société Mars, qui soutient des recherches sur le cacao depuis plusieurs années, a organisé récemment une réunion entre scientifiques du monde entier, qui apport un nouvel éclairage sur les bénéfices potentiels des flavanols du cacao (1). Sur base d’environ 80 publications scientifiques revues par des pairs, plusieurs pistes intéressantes peuvent êtres épinglés.
Effet «aspirine»
On connaît l’effet de l’aspirine sur la réduction de l’agrégation plaquettaire. Eh bien, un tel effet a également pu être attribué aux flavanols du cacao, ce qui pourrait avoir des implications pharmaceutiques. Sur base de deux études, les flavanols du cacao semblent capables d’augmenter le débit sanguin dans certaines zones clés du cerveau, ce qui est particulièrement prometteur dans le cadre d’affections vasculaires des personnes âgées, notamment la démence vasculaire et l’accident vasculaire cérébral (AVC). Des travaux antérieurs ont en outre montré que les flavanols du cacao étaient à même de stimuler la synthèse de monoxyde d’azote (NO) par les vaisseaux sanguins et ainsi augmenter la perfusion sanguine. Cette augmentation du débit a été mise en évidence par une nouvelle étude chez les diabétiques, suggérant un effet bénéfique dans le traitement des complications graves associées au diabète.
Forte de ces résultats, la société Mars compte développer plusieurs produits chocolatés dans lesquels les flavanols du cacao ont été particulièrement bien préservés. Mais l’heure est également à la synthèse de flavanols «améliorés», par exemple en terme de biodisponibilité, qui peuvent désormais être obtenus «à la carte». La société est actuellement en discussion avec des sociétés pharmaceutiques pour la délivrance de licences ou pour constituer des partenariats qui permettraient d’utiliser ces molécules dans de nouveaux médicaments…
Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste
(1)Lucerne (Suisse), le 25 juillet 2005.