Les Drs Elio Riboli et Teresa Norat, du Centre international de Recherche sur le Cancer de l’OMS à Lyon (France) et leurs collègues ont utilisé les données de l’Etude prospective européenne sur le cancer et la nutrition (EPIC, http://www.iarc.fr/epic/), une cohorte de plus d’un demi-million d’Européens de l’Ouest, pour étudier les associations possibles entre la consommation de viande rouge et de préparations carnées, de volailles et de poisson et le risque de cancer colorectal.
Mangez plus de poisson
Au total, 1.329 cas de cancer du côlon-rectum ont pu être documentés sur une période de suivi moyenne de 5 ans. On a pu observer, dans la population d’étude, une augmentation de 35% du risque de cancer colorectal chez les individus qui consomment les quantités les plus élevées de viande rouge et de préparations carnées, par rapport aux sujets en consommant le moins.
Selon le Dr Teresa Norat: "Parallèlement, le risque de cancer colorectal était de 31% inférieur chez les personnes à la consommation la plus élevée de poisson par rapport aux sujets qui en consomment le moins!". On n’a décelé aucune association entre la consommation de volaille et le risque de cancer colorectal. Cette étude montre que la réduction du risque associée à la consommation de poisson, et l’augmentation du risque associée à une consommation élevée de viande rouge sont indépendantes l’une de l’autre.
Un cancer très fréquent
"En outre," selon le Dr Riboli, Coordinateur de l’étude EPIC, "l’association de la consommation de viande et de poisson au risque de cancer colorectal était indépendante de la réduction du risque associée à la consommation de fibres alimentaires, observée dans la même population d’étude." Le Directeur du CIRC, le Dr Peter Boyle, note que «le cancer colorectal est le deuxième cancer le plus fréquent chez les hommes, après le cancer du poumon, et chez les femmes, après le cancer du sein. En 2002, plus d’un million de cas de cancer colorectal ont été diagnostiqués dans le monde, et plus d’un demi-million de personnes sont décédées des suites de cette maladie. Les résultats de cette étude représentent un progrès de plus dans notre compréhension de l’étiologie du cancer colorectal et pourraient déboucher sur de meilleures perspectives de prévention ».
Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste