L’obésité est déjà reconnue pour augmenter le risque de bon nombre d’affections, en particulier les maladies cardio-vasculaires, le diabète de type 2 et certains cancers. Mais de plus en plus d’arguments plaident en faveur d’un rôle dans l’asthme, sans pour autant que les choses soient claires et qu’un lien de cause à effet soit établi.
Il semble cependant que l’apparition d’une obésité soit un signe avant-coureur d’un développement ultérieur d’asthme. Par ailleurs, aux Etats-Unis, 3 personnes sur 4 hospitalisées d’urgence pour asthme sont obèses. Jusqu’à présent, la question de savoir comment l’obésité pouvait augmenter le risque d’asthme ne trouvait aucune réponse satisfaisante. Des chercheurs l'Ecole de Santé publique de Harvard apportent de nouveaux éléments.
Le jeu des hormones
Le premier facteur incriminé est purement mécanique : chez les personnes obèses, les poumons sons sous déployés et le volume respiratoire est plus petit, des conditions qui sont favorables à des voies respiratoires plus étroites. Mais surtout, les chercheurs suspectent le tissu adipeux d’être à l’origine d’un état inflammatoire chronique, ce qui peut affecter les muscles lisses des voies respiratoires, et causer leur rétrécissement excessif.
Parmi les causes possibles, les auteurs suggèrent qu’un déséquilibre hormonal consécutif à l’accumulation de graisse joue un rôle. En effet, la leptine, hormone fabriquée par le tissu adipeux, est pro-inflammatoire. Or, les obèses ont des taux sanguins de leptine supérieurs à ceux des personnes de corpulence normale. Mais ce n’est pas tout : pour un degré d’obésité similaire, les taux de lapines sont encore plus élevés chez les asthmatiques. Par ailleurs, une autre hormone produite par le tissu adipeux, l’adiponectine, qui est dotée de propriétés anti-inflammatoires, se trouve en quantité réduite chez les obèses.
Pour Jeffrey Fredberg, Professeur à l’Ecole de santé publique de Harvard et co-auteur de l’étude, l’obésité est en mesure d’influencer la fonction respiratoire de plusieurs façons, dont aucune n’est bonne et toutes sont encore mal comprises. Quoi qu'il en soit, il semble que pour bien respirer, mieux vaut avoir une corpulence normale.
Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste
Références :
Journal of Allergy and Clinical Immunology, mai 2005.