C’est bien connu: un taux de cholestérol trop élevé augmente le risque de maladies cardio-vasculaires. Mais ce risque est encore plus important chez le diabétique de type 2, ce qui place la baisse du cholestérol, avec la perte de poids, parmi les principales priorités pour la santé. Selon une étude présentée à la sixième conférence annuelle sur l’artériosclérose, la thrombose et la biologie vasculaire organisée par l’American Heart Association, un mélange de fibres alimentaires peut améliorer considérablement le profil lipidique du diabétique de type 2.
Pour le bon, contre le mauvais
Les suppléments de fibres, tout comme une alimentation riche en fibres (principalement les fibres solubles), ont déjà révélé à maintes reprises leur effet bénéfique sur le taux de cholestérol dans la population générale. Mais à la différence des autres études, celle présentée à cette conférence fait une observation remarquable: l’action favorable de fibres se mesurerait à la fois sur le mauvais et le bon cholestérol chez le diabétique de type 2. En clair: elles diminueraient le dépôt de cholestérol dans les artères et augmenteraient son élimination par le foie.
Effet supérieur aux statines
Cet effet est relativement spectaculaire. Le supplément testé fournissait un apport quotidien de 10 à 15 g de fibres solubles, issues d’une combinaison de gomme de guar, de gomme arabique, de pectines, de fibres d’avoine et d’une variété de fibres de haricot. Il était administré à 78 diabétiques de type 2 âgés en moyenne de 59 ans qui le prenait 2 à 3 fois par jour, juste avant le repas, sous la forme d’une boisson. Résultats: après 3 mois, le cholestérol total et les triglycérides avaient diminué de 14%. Le mauvais cholestérol LDL avait chuté de 28.7% alors que le bon cholestérol HDL avait lui augmenté de 21.8 %. Bref, pour ces paramètres, les fibres semblent donner des résultats à la hauteur de ceux obtenus avec des statines, et même mieux pour ce qui est du HDL, celui-ci n’étant pas accru par les médicaments. À méditer, d’autant plus que l’option fibres semblerait moins «douloureuse» pour le portefeuille de la sécurité sociale.
Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste