L’édulcorant stévioside est extrait d’une plante très sucrée, la Stevia rebaudiana, originaire de la partie méridionale de l’Amérique du Sud. Sa saveur sucrée est environ 300 fois plus intense que celle du sucre de table, si bien qu’il en faut donc de très petites quantités pour édulcorer. A l’heure actuelle, le stévioside est autorisé comme additif alimentaire sur les marchés brésiliens, coréens et japonais. Les Etats-Unis approuvent uniquement son emploi dans les suppléments alimentaires. En revanche, au sein de l’Union Européenne, le stévioside a reçu un NON catégorique de la Commission. Motif : un manque de données sur sa sécurité d’emploi.
Le cœur de la recherche en Belgique
Face à ce refus officiel, la recherche s’est organisée et un Centre Européen de Recherche sur la Stevia a vu le jour à la l’Université de Louvain (KUL), dans le courant de l’année 2003. Ce centre, coordonné par les professeurs Jan Geuns et Johan Buyse, a pour objectif de développer un label de qualité européen pour le stévioside, afin de pouvoir éventuellement lever l’embargo qui pèse aujourd’hui sur cet édulcorant.
Pour la première fois, en avril 2004, un symposium portant sur la sécurité du stévioside réunissant les plus grands experts mondiaux a fait le point sur le sujet et le fruit de cette réflexion vient d’être publié par les deux professeurs belges. Les avis étaient vraisemblablement unanimes sur l’excellente tolérance et sûreté du produit. Il reste maintenant à convaincre l’autorité européenne…
Ses avantages
Le stévioside est un produit naturel (la plupart des édulcorants intenses sont synthétiques) qui n’apporte pratiquement aucune calorie, vu les quantités utilisées. Principal avantage par rapport à un édulcorant comme l’aspartame, par exemple, le stévioside peut être chauffé et supporte aisément des températures allant jusqu’à 200°C. Il peut donc être employé en cuisine, notamment pour la réalisation de pâtisseries. Mais il est tout aussi utile pour remplacer le sucre conventionnel, comme substitut dans les boissons non alcoolisées ou fruitées, dans les biscuits, dans les conserves, dans les sucreries, dans les confitures, dans les yaourts, dans les chewing-gums, ou dans les sorbets, à l’instar de ce qui se fait sur les marchés asiatiques.
Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste
Source :
European Stevia Research Center www.kuleuven.ac.be/bio/biofys/ESC/ESC.htm