« Une pomme par jour éloigne le médecin » dit un célèbre adage. Les vertus de la pomme sont effectivement louées depuis longtemps. Peu calorique, le fruit apporte une bonne dose de fibres (les pectines), reconnues pour leurs propriétés favorables sur le cholestérol et le taux de sucre sanguin. Pauvre en vitamine C, la pomme possède cependant un pouvoir antioxydant très puissant, du fait de sa richesse en quercétine, un composé de la famille des polyphénols. Cet antioxydant protégerait activement les cellules de l’organisme contre les dommages causés par les radicaux libres, des substances chimiques agressives générées par les réactions du métabolisme ou l’exposition au soleil, par exemple.
Le cerveau sous bonne garde
L’effet protecteur de la quercétine se mesure notamment très bien au niveau des cellules nerveuses. Pour des chercheurs américains de la Cornell University de New York, il serait même suffisant pour freiner le développement de la maladie d’Alzheimer, chez l’animal, tout du moins. En effet, après administration de quercétine ou de vitamine C à des cellules cérébrales de rongeur exposées à des doses importantes de peroxyde d’hydrogène (un toxique qui reproduit les dégâts oxydatifs observés dans la maladie d’Alzheimer), ces scientifiques ont constaté une diminution très nette et significative du nombre de lésions cellulaires dans le « groupe quercétine » par rapport au « groupe vitamine C » ou aux cellules n’ayant pas reçu d’antioxydants.
Avec la pelure
Evidemment, les auteurs de l’étude insistent sur les qualités antioxydantes des pommes, qui sont dépendantes toutefois de la manière dont on les mange, mais aussi de la variété. Ainsi, il est préférable de croquer la pomme avec la pelure (qui renferme l’essentiel de la quercétine) que de la manger sans ou de boire un jus de pomme (pratiquement dépourvus du polyphénol). Les pommes des variétés rouges sont aussi plus riches en quercétine que les vertes ou les jaunes. D’autres végétaux regorgent de quercétine, comme les oignons, les myrtilles ou les airelles. C’est pourquoi, même si de nombreuses études sont encore nécessaires pour confirmer ces résultats, ces chercheurs américains attirent déjà l’attention sur l’importance de consommer plus de fruits et légumes pour prévenir la maladie d’Alzheimer
Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste
Source :
Lee Chang Yong et al Journal of Agricultural and Food Chemistry, December 1 2004