Vin rouge contre cancer du poumon

10/11/2004
News

La plupart des études s’accordent à reconnaître que la consommation importante d’alcool augmente le risque de cancers. Mais les données sont nettement moins limpides pour des consommations modérées, y compris dans le cas du cancer du poumon. Et jusqu’à présent, peu d’études se sont intéressées à la nature des boissons alcoolisées en rapport avec ce type de cancer. Cette lacune vient d’être comblée par une étude menée par des chercheurs espagnols.

Les auteurs ont comparé les données alimentaires, en accordant une attention particulière à la nature et à la quantité des boissons alcoolisées ingérées, de 132 personnes présentant un cancer du poumon, à celles de 187 sujets exempts de l’affection (contrôle). Après avoir tenu compte de différents facteurs tels que l’âge, le sexe, les habitudes tabagiques et l’apport total en alcool, ils ont procédé à une estimation du risque relatif de développer l’affection.

Le blanc voit rouge

Les résultats ne montrent aucune influence significative de la bière ou des alcools forts (whisky, rhum, gin, brandy et aguardiente) sur le risque de cancer pulmonaire. Le vin blanc est associé à une légère, mais néanmoins significative, augmentation du risque. Les auteurs soulignent cependant qu’en raison du petit nombre de personnes qui consomment du vin blanc, ces observations doivent trouver confirmation dans une étude plus large. Mais la principale découverte de cette étude est l’existence d’une relation inverse entre le risque de cancer du poumon et la consommation de vin rouge, relation qui dépend de la dose : le risque relatif de cancer du poumon diminue de 13 % pour chaque verre de vin rouge consommé.

Cette étude vient renforcer les arguments en faveur de la spécificité du vin rouge, par rapport aux autres boissons alcoolisées, y compris les vins blancs : on sait que le rouge contient de nombreux composés phénoliques, comme les tannins, qui agissent comme antioxydants, ou encore le resvératrol, montrant, en laboratoire, des propriétés anticarcinogènes.

Bien entendu, les auteurs soulignent les précautions d’usage, à savoir que cela ne justifie en rien de conseiller aux gens de boire du vin rouge. Mais il se pourrait que l’administration de certains composés du vin rouge, en particulier chez les fumeurs, puisse à l’avenir contribuer à réduire le risque de cancer pulmonaire. Une protection qui n’atteindra cependant pas celle que procure l’éviction du tabac !

Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste

Référence : 
Ruano-Ravina A et al. Type of wine and risk of lung cancer: a case-control study in Spain. Thorax 2004;59(11):981-5.




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