C’est presque une lapalissade de dire que la consommation de produits laitiers et l’apport optimal de calcium contribuent à maintenir l’intégrité de l’os chez la femme âgée, elle qui est depuis longtemps dans l’œil du cyclone de l’ostéoporose. Pourtant, certaines études tirent la sonnette d’alarme en expliquant la fréquence croissante, chez les hommes âgés, de fractures vertébrales, costales ou fémorales. De plus, le taux de mortalité à un mois suite à une fracture est deux à trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes. A partir de 50 ans, le risque de fracture de l’extrémité supérieure du fémur est estimé entre 6 et 10% dans le sexe masculin. Bref, sous-estimer aujourd’hui la problématique de l’ostéoporose chez l’homme serait une grave erreur. Et chez lui aussi, la prévention qui passe par l’apport suffisant de calcium, car plus celui-ci est élevé, plus la densité minérale osseuse est augmentée, comme le démontre une étude récente publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition.
Du lait avant le supplément
Dans cet essai, une équipe de chercheurs de l’Indiana, aux Etats-Unis, a suivi 745 hommes et femmes noirs et blancs âgés de plus de 60 ans. Les volontaires blancs étaient également impliqués dans une étude de supplémentation en calcium et en vitamine D, étalée sur une période de 4 ans. Les enseignements de cette étude sont doubles : d’une part, la consommation importante de produits laitiers est associée à une plus grande densité minérale osseuse au niveau de la hanche et du col du fémur chez les hommes blancs et noirs, mais pas chez la femme où l’on observe seulement une tendance. D’autre part, la supplémentation en calcium et en vitamine D ne donnent des résultats significatifs sur la solidité de l’os que si la consommation de produits laitiers est inférieure à une portion et demi par jour et sur la densité minérale osseuse, uniquement en dessous de 72 ans. De quoi insister plus encore sur l’importance d’une plus grande consommation de laitages pour tous, quel que soit l’âge…
Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste
Réf :
McCabe LD et al Am J Clin Nutr 2004 ;80(4) :1066-74