Prostate et alcool : le rouge fait la différence

06/10/2004
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Des nombreux travaux ayant porté sur la relation entre alcool et cancer de la prostate, rien de clair n’est apparu jusqu'à présent, certaines rapportant un effet protecteur, d’autres l’inverse. Une nouvelle étude menée par des chercheurs du Fred Hutchinson Cancer Research Center, à Seattle, permet d’y voir plus clair.

Les investigateurs ont comparé les habitudes en matière de boissons alcoolisées de 753 patients chez qui un cancer de la prostate a été nouvellement diagnostiqué, à celles d’un groupe de 703 patients sains faisant office de contrôle. Des renseignements sur le type de tumeurs ont été obtenus, et dans leur analyse, les auteurs ont tenu compte de la présence d’autres facteurs de risque, comme les antécédents familiaux, l’alimentation, le dépistage du cancer de la prostate, le tabagisme.

Diminution de moitié

Comme dans d’autres études, aucune relation claire ne se dégage pour la consommation globale d’alcool. Par contre, en regardant le type de boisson consommé, le vin rouge fait valoir sa suprématie : pour chaque verre de vin rouge ingéré par semaine, le risque de cancer de la prostate diminue de 6 %. Chez les personnes consommant au moins 4 verres de vin rouge par semaine, l’incidence du cancer de la prostate est réduite d’environ 50 %.

Par contre, aucun effet protecteur n’apparaît pour la consommation de bière ou de spiritueux. Une différence qui plaide donc en faveur d’un rôle d’autres composants que l’alcool. Le vin rouge est connu pour être une source de flavonoïdes, notamment de resvératrol.

Sur base des données de laboratoire, le resvératrol pourrait exercer un effet protecteur via de nombreux mécanismes : effet antioxydants capable de neutraliser les radicaux libres, effet anti-inflammatoire susceptible de bloquer certaines enzymes impliquées dans le développement tumoral, réduction de la prolifération cellulaire, stimulation de l’apoptose ou mort cellulaire programmée, offrant un certain contrôle sur les cellules cancéreuses et, enfin, léger effet oestrogénique, réduisant les taux de testostérone, l’hormone mâle favorisant le cancer de la prostate.

Les auteurs précisent qu’il ne s’agit pas d’inciter les gens à boire, en raison du risque de surconsommation d’alcool, ce qui est associé à une augmentation des cancers en général, mais que ceux qui boivent 4 à 8 verres de 120 ml par semaine semblent se situer dans la zone optimale.

Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste

Ref. : 
Schoonen W M et al. International Journal of Cancer, publication en ligne le 15 octobre 2004




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