Cocktail placebo en boîte de nuit

22/09/2004
News

Les boissons dites énergétiques, une mixture de sucres, caféine et souvent de taurine et de plusieurs vitamines B, deviennent de plus en plus populaires. Elles font un tabac dans les boîtes de nuit, où elles sont fréquemment associées à de l’alcool. On leur attribue bien des effets : pour certains, cela leur permet de « tenir jusqu’au bout e la nuit », alors que pour d’autres, c’est pour minimiser les méfaits de l’alcool. Une sorte stimulant et d’antidote à la fois. Très « smart » !

Quels sont les arguments ? Il y a bien l’une ou l’autre étude qui rapporte des effets pour ces boissons dites « smart », sur l’humeur, la mémoire et même des indications d’un léger effet protecteur de la taurine sur le foie. Mais pas de quoi soutenir de telles revendications.

Des chercheurs brésiliens ont parcouru plusieurs night-clubs, où ils ont mené une enquête. Ils constatent que 76 % des personnes interrogées qui consomment de l’alcool le font avec des boissons dites énergétiques. Les arguments avancés sont la réduction de l’effet dépresseur de l’alcool pour les uns, et l’augmentation de l’effet stimulant de l’alcool pour les autres.

Pédaler

Pour tenter d’en savoir plus, ces mêmes chercheurs ont ensuite soumis 14 hommes en bonne santé à une étude durant laquelle chacun a effectué, à une semaine d’intervalle, un test d’effort après avoir bu (1) de l’eau, (2) de l’alcool (1 g/kg), (3) une boisson énergétique (3,57 ml/kg de Red Bull) et (4) de l’alcool + une boisson énergétique.

Le test d’effort consistait, 60 minutes après avoir pris la boisson, à pédaler sur un vélo jusqu’à atteindre une fréquence cardiaque critique ou l’arrêt volontaire. Différents indicateurs physiologiques et biochimiques ont été mesurés, y compris l’alcoolémie.

Les résultats ne montrent aucune différence significative entre le fait de consommer l’alcool avec ou sans la boisson énergétique. Les auteurs concluent que la boisson énergétique, tout au moins aux quantités administrées, n’améliore pas les performances de l’activité physique et ne réduit pas les altérations induites par l’ingestion aiguë d’alcool. Bref, avec de type de cocktail, c’est l’effet placebo qui sort en boîte !

Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste

Ref.:
Ferreira S E et al. Alcohol Clin Exp 2004 ;28(9):1-5.




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