Les fruits cultivent la santé de l’œil

30/06/2004
News

La maculopathie liée à l'âge représente la principale cause de perte de vision chez les individus âgés de plus de 65 ans. Et comme nous vivons de plus en plus vieux, ses ravages vont en grandissant. À défaut d'un traitement efficace, la voie de la prévention revêt une importance particulière. Parmi les facteurs de risque évitables, c'est le tabagisme qui s'est montré le plus étroitement associé au risque de cette affection. L'apport en graisses, l'obésité, l'exposition solaire et certains facteurs de risque cardiovasculaires sont aussi montrés du doigt.

Du côté des facteurs susceptibles d'exercer un effet protecteur, certaines vitamines et minéraux antioxydants pris sous forme de supplément se sont avérés efficaces. Toutefois, le rôle des antioxydants et des sources alimentaires d'antioxydants telles que les fruits et les légumes, n'est pas encore très clair.

Plein la vue !

Une nouvelle étude effectuée auprès de 77562 infirmières et 40 866 hommes professionnels de la santé s'est précisément intéressée à cet aspect. Les habitudes alimentaires ont été évaluées à intervalles réguliers afin de déterminer l'apport en végétaux et en plusieurs antioxydants, dont les caroténoïdes, ces pigments de couleur jaune-orange-rouge. Des examens oculaires permettaient de diagnostiquer, dès l'apparition de signes précoces, les différentes formes de maculopathie.

Au terme de la période de suivi, soit 18 ans pour les femmes et 12 pour les hommes, les auteurs ont recensé 464 cas de maculopathie précoce (caractérisée par de fins dépôts blancs ou jaunes dans la rétine ou la tête du nerf optique), et 316 cas de maculopathie néovasculaire, la forme qui est le plus souvent associée à la perte de vision.

La confrontation des données révèle une association inverse entre la consommation de fruits et le risque de maculopathie néovasculaire : les personnes qui consomment au moins trois portions de fruits chaque jour bénéficient d'un risque plus faible (36 %) de développer l'affection, par rapport à ceux qui en ingèrent moins d'une portion et demie. Aucun effet significatif n'apparaît cependant pour les légumes, ni pour les différents antioxydants pris séparément.

Ces données ne permettent donc pas de mettre la main sur la ou les substances responsables de l'effet protecteur, mais le résultat est là. Elles viennent une fois de plus souligner l'intérêt des fruits dans une alimentation préventive.

Nicolas Guggenbühl,
Diététicien Nutritionniste

Réf. : 
Cho E et al. Arch Ophtalmol 2004;122:883-892.




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