Dire que l'alimentation exerce une influence sur le risque de diabète revient à énoncer une banalité. Toutefois, parmi les nombreuses recommandations et conseils, il n'est pas toujours aisé de faire la part des choses. C'est l'intérêt d'une nouvelle étude ayant passé au crible les données épidémiologiques, expérimentales et celles provenant d'études d'intervention axées sur la nutrition. Les études humaines effectuées avec un suivi important sont celles qui comptent le plus sur l'échelle des valeurs. Les auteurs font ainsi émerger les grandes relations existantes, en les classant selon le degré de certitudes.
Balance énergétique
Ils répertorient ainsi, parmi les preuves considérées comme " convaincantes " en faveur d'une réduction du risque de développer un diabète de type 2 chez l'adulte, l'activité physique et le maintien d'une corpulence normale, de même que le fait de perdre volontairement du poids chez les adultes qui présentent une intolérance au glucose (trouble du taux de sucre dans le sang souvent en rapport avec le développement d'un diabète de type 2).
A l'inverse, le risque de diabète de type 2 est accru en présence d'une obésité ou d'un excès de poids, d'une obésité intra-abdominale (accumulation de graisse au niveau du ventre) et de l'inactivité physique.
Graisses et index glycémique
Parmi les causes " probables " qui contribuent au développement de l'affection, on retrouve un apport important en acides gras saturés, alors que les polysaccharides non amylacés (les principaux représentants des fibres alimentaires) sont associés à une réduction du risque.
Enfin, ils considèrent comme " possible ", sur la base des preuves existantes, que les acides gras oméga-3, les aliments avec un faible index glycémique (qui n'augmentent que progressivement le taux de sucre) et l'allaitement maternel exclusif exercent un rôle protecteur, et que l'apport en graisses totales et celui en acides gras trans (générés par le durcissement des huiles végétales) contribuent à augmenter le risque.
Cela ne signifie pas que d'autres pistes nutritionnelles ne puissent pas être envisagées pour optimaliser l'alimentation préventive, mais cela permet en tout cas de fixer les priorités. A noter que contrairement à ce que pensent de nombreuses personnes, le sucre n'apparaît pas comme un acteur de première importance…
Nicolas Guggenbühl
Diététicien Nutritionniste
Réf. :
Steyn NP et al ; Public Health Nutr 2004 ;7(1A) :147-65.