Pour prétendre au statut de vitamine, les candidats doivent avoir un rôle essentiel chez l'homme et ce rôle doit être dépendant de l'apport alimentaire. Ces conditions pourraient bien être remplies par la PQQ, qui abonde dans la viande et certains légumes. Sa carence provoque chez le rongeur une diminution de la fertilité, des problèmes de croissance, un affaiblissement du système immunitaire, une fragilité de la peau et une réduction de la quantité de fourrure.
Découverte en 1979 chez les bactéries, cette substance serait un cofacteur de premier plan dans le métabolisme de la lysine (probablement aussi de l'ornithine et de la glycine), un acide aminé essentiel pour l'homme, en particulier pour l'activité d'une enzyme impliquée dans sa dégradation, l'AAS-déshydrogénase (pour 2-aminoadipic 6-semialdéhyde déshydrogénase).
Cette enzyme est localisée dans de nombreux organes chez la souris, notamment le cœur, le rein et le foie. Si les voies d'action réelles de cette « vitamine » demeurent encore fort obscures, les auteurs de l'étude estiment qu'elle pourrait aussi jouer un rôle essentiel chez l'homme. Des concentrations importantes de PQQ ont ainsi été détectées dans la rate, le pancréas et le poumon, et des quantités plus faibles dans le cerveau et le cœur. Mais c'est actuellement tout ce que l'on sait chez l'homme…
Le chemin est donc encore long avant d'entériner officiellement l'admission de la PQQ au panthéon des vitamines du groupe B !
Nicolas Rousseau
Diététicien nutritionniste
Réf :
Kasahara T et al. Nature 2003;422 :832