La pratique d’une activité sportive nécessite non seulement une bonne préparation physique mais également physiologique. Il est en effet important de veiller à des apports adéquats en nutriments chez le sportif afin de maximiser sa récupération et de minimiser les dégâts dus à la pratique sportive.
De nombreuses études ont établi un lien entre la pratique d’une activité physique, l’élévation de la consommation d’oxygène et la production de radicaux libres. Il a été estimé que pour qu’un radical libre soit produit, 25 molécules d’oxygène (O2) étaient nécessaires.
A l’effort, nous consommons entre 10 et 15 fois plus d’oxygène et le flux d’O2 dans nos muscles peut s’accroître jusqu’à près de 100 fois par rapport au repos. Il est donc aisé de comprendre que la pratique intensive d’une activité physique peut générer d’importantes quantités de radicaux libres.
Il est cependant important de noter que l’augmentation de la consommation d’oxygène n’est pas la seule voie de production des radicaux libres lors de l’exercice. D’autres mécanismes engendrent également l’augmentation de radicaux, comme les efforts en anaérobie, la reperfusion de tissus hypoxiques après une période d’activité stressante ou encore la libération de radicaux suites à l’inflammation ou au traumas de certains tissus.
Le problème lié à la formation de radicaux libres est que ces derniers ont de nombreux impacts négatifs sur l’organisme. Ils peuvent en effet occasionner des dommages au niveau des chaînes d’ADN, contribuer à la peroxydation lipidique ou encore entraîner une dégradation des protéines. Voilà pourquoi il convient de les neutraliser au mieux afin de limiter au maximum le stress oxydatif.
Il n’existe malheureusement pas de «gold standard» en ce qui concerne la mesure de l’oxydation des protéines ou des lipides. Voilà pourquoi il est souvent recommander d’utiliser deux techniques différentes d’évaluation du stress oxydatif afin de pouvoir se rapprocher le plus fidèlement de la réalité. En outre Halliwell et Chirico ont suggéré dans leurs travaux l’utilisation préalable d’une technique de séparation des produits de la peroxydation à l’aide d’une méthode de chromatographie liquide à haute pression (HPLC) afin d’accroître encore la précision de la mesure.
La technique la plus largement utilisée pour évaluer la peroxydation des lipides est d’évaluer les quantités de substances réactives à l acide thiobarbiturique (TBARS), telles que le malondialdéhyde (MDA), formées dans les systèmes peroxydatifs, avec des résultats généralement exprimés en millimoles d’équivalents MDA.
Bien que cette technique soit facile à utiliser et à interpréter, l’utilisation du test TBARS avec des fluides humains est problématique pour plusieurs raisons:
- réaction du MDA avec l’acide thiobarbiturique et formation d’un composé absorbant dans les mêmes plages que le MDA;
- masquage du contenu réel en MDA dans le liquide par décomposition des peroxydes lipidiques au cours du test;
- faux positifs en raison de la présence d’autres composés chimiques présents dans les fluides humains.
Malgré ces défauts, la précision et la fiabilité de ce test semblent être grandement améliorées en appliquant préalablement une série d’étapes d’amplification et de purification décrites par Halliwell et Chirico dans leurs travaux.
Le fait de supplémenter les sportifs en antioxydants permettrait de lutter efficacement contre les désagréments liés aux radicaux libres. De nombreuses études ont en effet établi un lien entre la supplémentation en antioxydants, tels que la vitamine C ou la vitamine E, et la réduction des dommages liés à l’oxydation des membranes cellulaires à l’effort, notamment par la neutralisation des radicaux libres.
Outre les effets sur le stress oxydatif, il semble que le fait de maximiser les apports en antioxydants chez le sportif permettent également de réduire le temps de récupération, les pertes de force ainsi que les dommages musculaires liés à l’effort. En revanche, les études ayant évalué l’influence de la supplémentation en antioxydants sur les performances sportives n’ont pas pu mettre en évidence le moindre effet ergogénique. Le fait d’augmenter les apports en antioxydants ne permettrait donc pas d’améliorer les performances sportives.
Plusieurs essais insistent enfin sur l’intérêt de consommer des mélanges d’antioxydants car leur action synergétique aurait des effets supérieurs à ceux d’antioxydants utilisés de façon isolée. Parmi les antioxydants, citons les vitamines A, C, E, les bêta-carotènes ou encore le sélénium et le zinc.
Le dire c’est bien, le faire c’est mieux. Le problème est que peu de personnes couvrent au jour d’aujourd’hui leurs besoins quotidiens en antioxydants. La raison de ces faibles apports est que les occidentaux consomment actuellement une alimentation trop peu variée et beaucoup trop raffinée. Il serait donc intéressant d’encourager nos compatriotes à augmenter leur consommation d’aliments complets et de mieux équilibrer leur consommation d’aliments d’origine végétale (fruits et légumes; riz et pâtes complètes etc) et d’origine animale ( poissons gras, poulet, ...), et de compléter au besoin par la prise d’un complément alimentaire, a fortiori s’ils désirent pratiquer régulièrement une activité sportive.