Des taux élevés de cholestérol dans le sang constituent d'importants facteurs de risque pour le développement de maladies cardio-vasculaires. Par conséquent, la médecine recommande habituellement des apports alimentaires bas en cholestérol (c'est-à-dire inférieurs à 300 mg par jour), ce qui limite fortement la consommation d'œufs (qui contiennent en moyenne 200 à 220 mg de cholestérol par œuf) en l'état et dans les préparations.
Cependant, il y a œuf et œuf. D'origine belge, les œufs des poules Columbus ont la particularité, grâce à une alimentation végétale sélectionnée, de contenir moins de cholestérol (175 mg par œuf)et d'être naturellement riches en graisses retrouvées en abondance dans les poissons de mer, les acides gras oméga-3. Ces lipides singuliers ont notamment la propriété d'abaisser la concentration en triglycérides du sang, ce qui est reconnu comme bénéfique pour le cœur.
Intéressé par les qualités nutritionnelles de cet « œuf amélioré », le professeur Brasseur (Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola) a évalué l'influence de sa consommation régulière chez quatorze enfants âgés de 13 à 17 ans présentant un taux de cholestérol très élevé (supérieur à 275 mg/dl). Au terme des 8 semaines de l'étude, la consommation de l'œuf Columbus (4 par semaine par enfant, en moyenne) a amélioré le profil des lipides sanguins chez la grande majorité des enfants. D'une part, on constate une amélioration qualitative de la composition en acides gras des membranes cellulaires et, d'autre part, une réduction significative des triglycérides sanguins. De manière étonnante, par contre, l'augmentation des apports de cholestérol alimentaire associé à la consommation des œufs Columbus n'entraîne une élévation du cholestérol que chez 20 % des sujets. L'ensemble de ces effets peut être considéré comme bénéfique chez des patients à risque élevé de pathologie cardio-vasculaire.
Le cholestérol, tué dans l'œuf Columbus ? Affaire à suivre…
Nicolas Rousseau